«Un choc tectonique» : le gel de l’aide étrangère par les Etats-Unis de Trump fait dévisser la planète humanitaire

Un seul décret paraphé dans le Bureau ovale, et c’est le chaos à des milliers de kilomètres de Washington. Inédite, abrupte et sans sommation, la décision de Donald Trump, la semaine dernière, de geler l’aide étrangère américaine pendant quatre-vingt-dix jours, a plongé le monde humanitaire dans une profonde incertitude. Avec des conséquences parfois désastreuses pour les populations qu’il soutient : fermetures de programmes essentiels, mise en danger de personnes vulnérables, licenciements… Un «choc tectonique pour le secteur humanitaire, dit le dirigeant d’une société de conseil spécialisée dans l’aide au développement, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. Des ONG ne s’en relèveront pas. Certaines vont se battre pour tenter d’être exemptées, mais personne ne sait combien de temps durera l’examen des demandes.»

Les Etats-Unis sont jusqu’ici le premier donateur mondial en matière d’aide au développement, même si d’autres pays y consacrent une part plus importante de leur budget. En 2023, ils ont dépensé 64,7 milliards de dollars selon l’OCDE, principalement par l’intermédiaire de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid). Dont près de 14 milliards de dollars en 2024 spécifiquement pour l’aide humanitaire, soit 42 % de tous les financements de ce type enregistrés par l’ONU. En deuxième position, loin derrière, l’Union européenne contribue à hauteur de 8 %.

L’Usaid affirme répondre