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Bennett Miller, 58 ans, silhouette juvénile, pull bleu marine d’ado, a réalisé trois excellents longs métrages de fiction (Capote, le Stratège, Foxcatcher) et depuis dix ans, n’a plus donné de nouvelles. Lors de notre dernière rencontre, en 2015, pour la sortie de Foxcatcher, qui décrochait le prix de la mise en scène à Cannes, il nous avait parlé du processus de fabrication, «extrêmement laborieux, mortel même», à quoi il apparentait son travail de cinéaste, et de son goût pour la nouveauté : «Je veux être un explorateur, naviguer sur un océan inconnu sans jamais être sûr que le monde est bien sphérique ou s’il existe, quelque part, un précipice sans fond.»
Océan inconnu, ok, mais la surprise fut quand même grande de recevoir un message de la prestigieuse galerie Gagosian nous invitant, dans deux lieux parisiens, au vernissage du nouveau travail de Bennett Miller, une série d’images produites à l’aide du programme d’intelligence artificielle Dall-E 2. Renseignement pris, le cinéaste travaille, depuis près de dix ans, à un documentaire sur les IA dont aucune sortie n’est prévue pour l’instant (i
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