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Dans l’avalanche de décrets dégainés par le Président Trump depuis son investiture le 21 janvier, celui annonçant l’arrêt du programme «diversité, équité, inclusion» (DEI) vient de percuter de plein fouet deux des plus grosses institutions culturelles américaines : la National Gallery of Art de Washington et la Smithsonian Institution – qui rassemble 21 musées dans la capitale.
L’une après l’autre, et après la Nasa qui le faisait dès le 22 janvier, elles ont annoncé avoir fermé leur bureau dédié et avoir, comme l’a indiqué un porte-parole de la National Gallery of Art au New York Times, «supprimé le langage y afférant de son site web». Les mots «diversité, équité, accès et inclusion» ont ainsi été remplacé par la formule «un lieu accueillant et accessible» sur le site du plus gros musée d’art ancien et moderne de Washington. Un tournant effarant (dont il faudra déterminer s’il s’exerce sous la contrainte ou par esprit de collaboration) pour une institution financée par le gouvernement fédéral mais qui s’était pourtant engagée depuis trois ans dans la refonte de toute son identité visuelle et le renouvellement de ses équipes en embauchant notamment ses deux premières conservatrices pour les arts afrodescendants et latinos, puis en faisant entrer à la tête de son conseil d’administration l’Afro-Américain Darren Walker. Dans la foulée, le Smithsonian, plus grand complexe d’enseignement, de recherche et de musées au monde qui accueille près de 30 millions de visiteurs par an et emploie plus de 6 500 agents, annonçait lui aussi la fermeture de son «office for diversity».
Le Washington Post a rapporté que le secrétaire du Smithsonian, Lonnie G. Bunch III, avait qualifié, dans un courriel adressé aux employés, la fermeture du bureau de la diversité de «première étape» dans la mise en œuvre des décrets. Des propos nuancés par un autre communiqué officiel du porte-parole de l’institution culturelle qui rappelle qu’elle «maintiendra tous les efforts en matière d’accessibilité des visiteurs» et qu’il n’y aura «ni discrimination ni harcèlement» à l’encontre de son personnel.
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Jugées «immorales et illégales» par l’administration Trump, les mesures du programme DEI ont été instaurées sous Joe Biden mais ses fondements remontent aux années 60, avant d’être consolidés en 2011 par l’adoption d’un décret de Barack Obama exigeant des départements et agences gouvernementales qu’ils établissent des plans pour garantir la diversité et l’inclusion au sein de leurs rangs.
Trump y met brutalement un terme d’un seul coup de feutre, appelant même chaque agence gouvernementale à pratiquer la délation : chacune d’entre elles étant appelées à désigner jusqu’à neuf entreprises, fondation, associations ou universités pouvant faire l’objet d’une enquête pour «discrimination illégale» (l’autre nom de la discrimination positive dans le dialecte trumpien).
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