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Elles arrivent les unes après les autres. Des petites mines qui se succèdent. Christelle lâche cette première phrase en retirant son manteau : «On ne peut pas dire que la période est joyeuse.» Dans un restaurant du XIXe arrondissement de la capitale, les six enseignantes mettent des mots sur leurs derniers mois. Sandrine pose une question : «Notre vie a été compliquée, même violente par moments, mais est ce qu’on a eu le choix ?» Quelques semaines après la rentrée de septembre, en discutant dans les salles de profs de la vie et des élèves, une réalité les a bousillés : des gamins du lycée dorment sous des tentes dans la rue. Comment l’ont-elles remarqué ? De la fatigue dans les yeux, des corps qui s’écroulent sur les tables et des discussions. Sandra a eu du mal à poser la question aux élèves. La prof a tâté le terrain à pas de loup. «Dans une de mes classes, ils sont plusieurs à être dans une situation difficile. Certains dorment dans la rue et d’autres dans des gymnases ou dans des hôtels. Je ne voulais pas les mettre mal à l’aise avec mes questions. Une fois que le lien de confiance a été établi, nous avons pu en parler librement.»
La situation les bouffe de l’intérieur. Elles y pensent la journée pendant les cours et les soirs à la maison. Elles décident de s’organiser en b
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