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Il avait la réputation d’un cinéaste n’ayant peur de rien. Et pourtant. «Il y a deux choses que je ne ferai jamais dans la vie : escalader l’Everest et tourner de nouveau avec Val Kilmer.» La vacherie prête à sourire. John Frankenheimer (1930-2002) n’en était pas avare, surtout lorsqu’il évoquait le tournage houleux de l’Île du docteur Moreau (1996), son film le plus improbable, où Kilmer, défoncé et imbuvable, cabotinait tant qu’il pouvait face à un Marlon Brando en diva de la jungle tout de blanc vêtu, drapé dans un genre de rideau en voilage, un large chapeau chinois protégeant son visage grimé d’une épaisse couche de plâtre.
Totem carnavalesque pour un public de fans de série B et friand de nanars réjouissants, cette adaptation délirante du roman de H. G. Wells portait les stigmates d’une fin de carrière en dents de scie durant laquelle Frankenheimer enchaînait les films d’action plus ou moins inspirés qui du meilleur (Paiement cash) au pire (Ronin), se crashaient tous au box-office.
Au point qu’en cette fin des années 90, on peinait à reconnaître l’audace incandescente qui avait parrainé ses débuts. L’ultime sursaut viendra du petit écran, un dernier tour de piste magistral produit par HBO et diffusé sur la chaîne quelques mois avant son décès : Sur le chemin de la guerre. Un thriller politique d’une densité absolument remarquable, radiographiant les coulisses du mandat du 36e président des Etats-Unis élu peu après l’assassinat de
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