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Danse
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La chorégraphe, dont le macabre «Still Not Still» est programmé au Festival d’automne à Paris, évoque son approche radicale et critique de la danse.
A 41 ans, Ligia Lewis est régulièrement présentée comme une «jeune chorégraphe originaire de République dominicaine», et c’est exactement ce qu’elle ne veut pas. Née à Saint-Domingue et élevée en Floride, cette chorégraphe, danseuse et metteuse en scène s’insurge régulièrement contre une formulation symptomatique selon elle «de la manière réductrice dont l’Europe essentialise les femmes noires». Le ton est calme, mais Ligia Lewis a la trempe des déterminés. A l’université, elle a étudié les théories féministes et les littératures africaines, sans jamais négliger une approche critique de la danse. Aujourd’hui, elle partage son temps entre les Etats-Unis et Berlin, et conduit depuis une dizaine d’années ses propres projets, nourris d’une profonde «curiosité politique, indissociable de l’ambition esthétique». Tous se caractérisent par leur dimension radicale, la volonté d’agir concrètement sur le spectateur. Provoquer le sursaut. Et, peut-être, déclencher un reset.
«Créer l’étrangeté»
Still Not Still, son premier spectacle à être programmé au Festival d’automne à Paris, se conçoit comme une allégorie de la mort mêlant burlesque et tragique. Créée en 2021 à la suite de Deader Than Dead, cette pièce «cryptique, macabre et profondément pessimiste» questionne l’idée de quiétude («stillness»), de repos éternel associé à l’état post-mortem. «J’ai voulu ébranler le lieu commun qui veut que tous les hommes soient égaux face à la mort : il n’en est rien, e
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