:quality(70):focal(1497x1782:1507x1792)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/JMFOG6YXRZAM5L6D4R437JTJUI.jpg)
Chaque semaine, coup d’œil sur l’actualité poétique. Retrouvez tous les articles de ce rendez-vous ici.
«Ce que vivent /les animaux je le vis /calquée /sur la leur une vie /dehors /la nuit aussi parfois.» Etrange livre, intrigant et séduisant, que cette Ile du renard polaire, journal de réclusion sur une île finlandaise, dans lequel une femme se met au diapason de la nature qui l’entoure. On y parle du crâne d’un renard, de la neige, de cerfs, d’arbres et d’une chouette. On peut y lire des (formidables) chants du grèbe huppé, des veaux, de l’élan, du chevreuil («tu es plus raffiné que moi /qui halète /le bruit de ton souffle après ton galop /me parvient discrètement»). Mais l’Ile du renard polaire est loin d’être un livre de notations naturalistes ; la femme qui parle ici n’est pas une simple observatrice. Sans que l’on sache jamais vraiment qui elle est, la narratrice semble chercher à participer elle-même au rythme de la nature, voire agir sur et avec elle, murmurant des prières, se mettant «dans cet état traversant» qui permet tout : «les choses qui étaient séparées /ne le sont plus /une cloison a sauté».
Mais qui est cette sorcière nordique, cette «grande Femmelle misanthrope et sauvage» à la fois puissante et désespérée, qui laisse deviner qu’elle a eu à fuir la compagnie des hommes ?
Leave a Comment