Fresque des Lyonnais : l’abbé Pierre remplacé par un collage de Lucie Aubrac

L’association Mouv’Enfants, en lutte contre les violences faites aux mineurs a recouvert, lundi 21 octobre, le célèbre trompe-l’œil lyonnais où figure le fondateur d’Emmaüs.

«Que l’abbé Pierre retourne là où il est et qu’on ne rende plus hommage à un agresseur.» Lundi 21 octobre, l’association Mouv’Enfants et son cofondateur Arnaud Gallais ont transformé la Fresque des Lyonnais, en y accolant le portrait de la résistante Lucie Aubrac sur celle de l’abbé Pierre. Cette fameuse peinture murale est connue à Lyon pour représenter 30 personnes illustres de la ville, dont l’homme d’Eglise.

Après les multiples accusations d’agressions sexuelles à son encontre, pour beaucoup, ce portrait fait tache. Il avait déjà été tagué le 30 septembre par la coopérative CitéCréation, propriétaire de la fresque. Son visage avait été barré d’un trait rouge et désigné par une flèche par le mot «violeur».

Supprimer l’abbé Pierre de l’espace public

Les dégradations de la représentation de l’abbé Pierre s’ancrent dans une dynamique plus globale de débaptisation des espaces publics à son nom. «Alors que partout en France, des communes de tout bord politique retirent des plaques, noms de rue, d’école ou des fresques, à Lyon, rien ne bouge sur la Fresque des Lyonnais», s’impatiente Mouv’Enfants dans un communiqué.

Si c’est un collage de Lucie Aubrac qui efface l’abbé Pierre, ce n’est pas par hasard. «Elle a marqué l’histoire de Lyon et de la France. Elle véhicule des valeurs de résistance et de courage face au fascisme», souligne l’association, en qui son président voit une «personne charismatique». Par sa présence sur ce mur, elle tient compagnie aux quatre seules femmes peintes sur la fresque.

Les militants du collectif ont entouré le collage de Lucie Aubrac par des pancartes. Sur celles-ci étaient tagués «stop au déni» ou encore «soutien aux victimes de l’abbé Pierre».