Liri, jeune Kosovare menacée d’expulsion, soutenue par une affiche sur la mairie de Rouen

Liri, jeune Kosovare menacée d’expulsion, soutenue par une affiche sur la mairie de Rouen

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Sa photo est accrochée sur le fronton de l’hôtel de ville, non loin du mot «fraternité». Nicolas Mayer-Rossignol, le maire PS de Rouen (Seine-Maritime), a fait tendre depuis lundi une affiche pour défendre Liri, une jeune femme arrivée en France du Kosovo il y a neuf ans. Après avoir déposé trois demandes de titre de séjour, celle-ci fait l’objet d’une troisième obligation de quitter le territoire français (OQTF) par la préfecture de la Seine-Maritime.

Pourtant, Liri, 23 ans, est aujourd’hui diplômée de l’université rouennaise et avait reçu une promesse d’embauche en CDI en tant qu’assistante comptable bilingue français-anglais dans une entreprise de transport maritime. «Elle parle cinq langues, dont le français parfaitement», précise même l’affiche.

Reste que la Rouennaise pourrait être expulsée à tout moment. Une menace dont elle avait fait part au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Dans un numéro de Complément d’enquête consacré au sujet des OQTF diffusé sur France 2 le 23 janvier, la jeune femme plaidait : «En France, je suis en sécurité. Ce qui n’était pas le cas au Kosovo. Sans la France, je n’aurais pas pu étudier les langues comme j’ai toujours voulu le faire. La France est devenue mon pays et ma vie est ici. J’aimerais juste pouvoir travailler et me rendre utile».

Le locataire de Beauvau, défenseur d’une ligne dure sur l’immigration, avait alors botté en touche. «Moi, je ne connais pas son cas particulier, et comme ministre, moi, je suis comptable de la règle», avait prétexté le ministre LR, avant de dévoiler le lendemain une nouvelle circulaire durcissant encore la régularisation des travailleurs en situation irrégulière. Le texte exige notamment une durée de résidence de sept ans, contre cinq ans pour la circulaire de 2012 de Manuel Valls qui encadrait jusqu’ici les régularisations. La réponse de Bruno Retailleau avait fait bondir Nicolas Mayer-Rossignol, sur X, le 27 janvier : «Vous avez balayé d’un revers de main la situation de Liri […] Monsieur le Ministre, sortez de l’absurdité et de l’indignité».

Devant l’inertie de Beauvau et l’épée de Damoclès au-dessus de Liri, le maire a donc renforcé son soutien à la jeune femme en l’affichant dans l’espace public. Dans un tweet présentant lundi une photo de la bannière accrochée à sa mairie, Nicolas Mayer-Rossignol a dénoncé le silence du très droitier ministre de l’Intérieur : «Une semaine après notre interpellation, malgré des centaines et des centaines de milliers de soutiens, toujours aucune réponse de Bruno Retailleau concernant Liri».

D’après les chiffres publiés ce mardi par la place Beauvau, 21 601 personnes étrangères en situation irrégulière ont été reconduites à la frontière en 2024, soit une hausse de 26,7 % par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, 31 250 personnes sans-papiers ont été régularisées, soit une baisse annuelle de 10 %. Une tendance inédite depuis 2020.

Libération

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