Scandales à l’établissement scolaire Notre-Dame-de-Bétharram : François Bayrou frappé d’une étonnante amnésie

Scandales à l’établissement scolaire Notre-Dame-de-Bétharram : François Bayrou frappé d’une étonnante amnésie

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François Bayrou de mauvaise foi ? Selon Mediapart, le Premier ministre par ailleurs Maire de Pau et ancien président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, affirme n’avoir jamais eu connaissance des scandales d’agressions sexuelles ou de viols signalés au sein de l’établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, situé dans la commune de Lestelle-Bétharram, à 30 kilomètres de la ville qu’il dirige. «C’est vrai que la rumeur, il y a vingt-cinq ans, laissait entendre qu’il y avait eu des claques à l’internat. Mais de risques sexuels, je n’avais jamais entendu parler», disait-il au Parisien en mars 2024. Toutefois, le site d’investigation est formel : l’actuel locataire de Matignon était forcément au courant. Et apporte des éléments troublants.

La première affaire mettant en cause une des personnes travaillant dans l’établissement remonte à 1996. Cette année-là, au mois de juin, un surveillant est condamné pour avoir brutalement frappé un élève de 14 ans. «Mon fils a perdu une partie de l’audition, les médecins n’ont pas pu sauver son oreille», témoigne aujourd’hui auprès de Mediapart le père de l’enfant pour souligner la violence des coups. L’affaire attire la presse qui relaye massivement l’affaire. Aujourd’hui, le maire de Pau assure ne pas se souvenir précisément de cette histoire. «Seule l’une de mes filles se souvient d’une affaire de claques données par un surveillant», expliquait-il à La République des Pyrénées, en mars 2024. Une version qui surprend nombre de personnes dont le père de l’enfant brutalisé : «Mon fils était dans la même classe que le sien, Calixte Bayrou». Plus surprenant encore, à cette époque François Bayrou est ministre de l’Education nationale, il est forcément alerté. Selon le père de l’ado, le ministre «fuyait la presse» pour ne pas réagir à l’affaire.

Une professeure de mathématiques de Notre-Dame-de-Bétharram se souvient également d’avoir alerté Bayrou mais ce dernier, dit-elle, «a minimisé [les faits] en disant que j’exagérais sans doute un peu.» Surtout, un mois avant la condamnation du surveillant alors que dans le département tout le monde ne parlait que de l’affaire, le ministre d’alors avait apporté son soutien à l’établissement lors d’une visite sur les lieux. «Nombreux sont les Béarnais qui ont ressenti ces attaques [contre Bétharram] avec un sentiment douloureux et un sentiment d’injustice», disait-il devant la presse, ajoutant que : «toutes les informations que le ministre pouvait demander, il les a demandées. Toutes les vérifications ont été favorables et positives. Le reste suit son cours. Les autres instances qui doivent s’exprimer le feront.»

Deux ans plus tard, en 1998, une nouvelle affaire va faire parler de l’établissement. Cette fois, c’est le père Carricart, ancien directeur de Notre-Dame qui est accusé d’avoir violé un enfant et est mis en examen. L’homme d’église est même écroué quelque temps avant d’être exfiltré libre au Vatican où il se suicidera alors que de nouvelles accusations planent sur lui. «Je ne connaissais pas le père Carricart, si ce n’est peut-être de vue. Jamais je n’ai été au courant de cette histoire à ce moment-là, jamais je n’ai entendu parler des accusations de viol», affirmait le patron du MoDem au Monde en 2020. Là encore, les propos de Bayrou interrogent. D’autant que sa femme Elisabeth était présente aux obsèques du père Carricart selon la journaliste Dominique Conil, autrice d’une longue enquête sur l’établissement dans Le Vrai Papier journal en 2000.

D’autres éléments viennent contredire l’actuel Premier ministre. Plusieurs personnes disent avoir alerté l’élu local. Il «est évident qu’il a été avisé de la plainte et que certaines discussions ont eu lieu sur le thème», affirme l’avocat du premier plaignant pour viol Thierry Sagardoytho auprès de Mediapart. Selon Le Monde en mars 2024, Bayrou s’était, par ailleurs, entretenu avec le juge en charge de l’affaire Christian Mirande pour l’interroger sur le dossier. «Il est venu me parler toute une après-midi de cette affaire, au début de la procédure, de façon feutrée. Il n’arrivait pas à croire que Carricart ait pu avoir un tel comportement déviant», raconte le juge auprès de Mediapart. «Je ne comprends pas pourquoi il dément aujourd’hui. On se connaît, on a même été voisins, poursuit-il. Notre rencontre de l’époque ne portait pas sur autre chose, c’était spécifiquement sur ce dossier, notamment parce que l’un de ses enfants était scolarisé à Notre-Dame-de-Bétharram.» Contacté par Mediapart, François Bayrou n’a pas souhaité répondre.

Libération

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