Hommage au cycliste écrasé à Saint-Ouen : «Il y a une sensation de Far West sur la route»

La ville de Seine-Saint-Denis, d’où était originaire Paul Varry, s’est recueillie lundi 21 octobre. Dans la foule, beaucoup disent leurs craintes.

Ils sont une centaine de personnes ce lundi 21 octobre en fin d’après-midi, rassemblées devant l’Hôtel de Ville de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) pour rendre hommage à Paul Varry. Le jeune cycliste de 27 ans, originaire de la ville, est mort écrasé par un automobiliste à Paris mardi 15 octobre. Le maire socialiste de la commune, Karim Bouamrane, prend la parole : «Paul, nous serons toujours là pour faire en sorte que ton combat soit pérenne.» Au cours de la minute de silence, un homme, écouteurs dans les oreilles, se mord les lèvres, les yeux embués ; une sexagénaire aux cheveux roses fixe le sol ; des enfants juchés sur leurs trottinettes orange fluo observent calmement la scène. Retraités, étudiants, parents… tous se sentent concernés par le drame.

Marie Basciano, 81 ans, pense à son petit-fils. «Il fait du vélo à Paris et maintenant j’ai peur pour lui, il a presque l’âge de Paul.» Cédric Sabim, 44 ans, accompagné d’Ibrahim, son fils de 5 ans, confie «réfléchir à deux fois avant de laisser partir [ses] enfants à vélo à l’école». Marie Guerrin, 41 ans, appuie : «Il y a une sensation de Far West sur la route. Je fais rarement du vélo parce que j’ai constamment peur. Je ne vais jamais aux rassemblements ou aux hommages, mais ce soir, ça me semblait logique. Je devais y aller.»

Beaucoup, dans la foule, connaissaient Paul Varry, qui s’était engagé en rédigeant le plan de mobilité douce de la commune audonienne. C’est le cas de Joëlle Travers, 37 ans. <