A Paris, les enseignants en grève mardi contre la «saignée» de classes à la rentrée

A Paris, les enseignants en grève mardi contre la «saignée» de classes à la rentrée

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Comme chaque année, la nouvelle ne passe pas. Les personnels des écoles parisiennes sont appelés à la grève mardi 11 février contre la fermeture annoncée de 198 classes à la prochaine rentrée scolaire, une «hémorragie» selon les syndicats, à laquelle s’ajoute la fin du régime dérogatoire de décharge pour les directeurs.

Les principaux syndicats du premier degré (FSU-Snuipp, FO, Sud, CGT…), appellent les personnels à cesser le travail et à manifester devant le rectorat de Paris, aux côtés des parents d’élèves. Objectif de la mobilisation : demander la révision de la nouvelle carte scolaire, qui prévoit 470 suppressions de postes au niveau national dans le premier degré (écoles maternelles et élémentaires) à la prochaine rentrée.

Une «saignée budgétaire sans précédent», qui se traduira par «198 fermetures de classes pour seulement 21 ouvertures», dénonce la FSU-Snuipp, principal syndicat du premier degré. «C’est une hécatombe, on perd un nombre colossal de 25 classes», déplore Philippe Goujon, le maire LR du XVe arrondissement, le plus peuplé de Paris.

En trois ans, quelque 500 classes ont été fermées dans la capitale, relève Martin Raffet, président de la fédération des parents d’élèves FCPE de Paris. «On assiste à un abandon méthodique de l’école publique dans l’académie la plus ségréguée de France, alors que l’enseignement privé ne ferme aucune classe», s’indigne-t-il.

Interrogé, le rectorat de Paris n’a pas fait de commentaire. Chaque année le rectorat justifie ses mesures par la baisse continue de la démographie parisienne, ce à quoi syndicats et parents d’élèves répondent qu’elle devrait permettre d’améliorer l’encadrement et les effectifs par classe.

«Paris ne représentera que 3 % de la baisse démographique nationale et subira pourtant près de 25 % du nombre de postes d’enseignants et de fermetures de classes, c’est inacceptable», a déclaré Patrick Bloche, premier adjoint à la maire socialiste Anne Hidalgo.

La question sera aussi au cœur des débats au Conseil de Paris, où l’exécutif soumettra au vote un vœu adressé au ministère de l’Education.

A ces coupes s’ajoute la fin du régime dérogatoire de décharge de direction en vigueur à Paris, au travers d’une convention entre la ville et l’Etat. Depuis 1982, les directeurs d’école sont déchargés de leur service d’enseignement à partir de cinq classes, au lieu de douze ailleurs. Les syndicats mettent en avant les missions spécifiques des directeurs parisiens, dont des tâches administratives particulièrement complexes.

Une cinquantaine de directeurs seront concernés. «Je ne pourrai plus exercer mon métier qu’un jour par semaine», s’inquiète Thomas Watanabe, à la tête d’une école maternelle dans le Ier arrondissement, craignant de ne plus pouvoir assurer certaines missions comme le recrutement des personnels accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) ou la prévention du harcèlement.

La mairie de Paris, qui a cessé en 2019 de verser à l’Etat ses versements compensatoires, propose un projet de nouvelle convention pour «garder à tout prix ce régime parisien», a affirmé Patrick Bloche.

Libération

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