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Le sommet de Paris sur l’intelligence artificielle (IA) a vu s’affronter mardi deux visions du monde. D’un côté, 61 pays, dont les deux co-organisateurs de l’évènement, la France et l’Inde, mais aussi la Chine, sont parvenus à s’accorder dans une déclaration commune pour une IA «ouverte», «inclusive» et «éthique». Ces premiers signataires se sont ainsi prononcés pour une gouvernance de l’IA à travers «un dialogue mondial», et ont appelé à éviter «une concentration du marché» afin que cette technologie soit plus accessible. «Rendre l’intelligence artificielle durable pour les populations et la planète» est aussi cité comme l’une de leurs priorités. Une vision très éloignée de celle défendue de l’autre côté par les Etats-Unis qui, comme le Royaume-Uni, ne figurent pas parmi les signataires de cette déclaration, voulue par le président français Emmanuel Macron.
Le sommet sur l’IA, qui a démarré lundi 10 février à Paris, mêlant dirigeants politiques et patrons de la tech dans l’enceinte du Grand Palais a été marqué mardi par le discours très offensif du vice-président américain J.D. Vance. Ce dernier a dénoncé une «régulation excessive» qui «pourrait tuer une industrie en plein essor». Avant de quitter la nef du Grand Palais pour déjeuner à l’Elysée, J.D. Vance a également mis en garde contre les partenariats avec les «régimes autoritaires», dans une référence à peine voilée à la Chine.
«S’associer avec eux [ces régimes, ndlr] revient à enchaîner votre nation à un maître autoritaire qui cherche à infiltrer, s’installer et s’emparer de votre infrastructure d’information.» Il s’agissait de son premier déplacement à l’international depuis la prise de fonction de Donald Trump fin janvier et l’annonce, au lendemain de son investiture, de «Stargate», un plan d’investissements dans l’IA américaine à hauteur de 500 milliards de dollars.
C’est donc sans les Etats-Unis que ces 61 pays ont acté la création d’un observatoire de l’impact énergétique de l’intelligence artificielle piloté par l’Agence internationale de l’énergie, comme une coalition pour une IA durable qui entend réunir les entreprises leaders dans le secteur. En réponse aux ambitions américaines, Emmanuel Macron a insisté sur le «besoin de règles» et d’un «cadre de confiance» pour accompagner le développement de l’IA.
«Nous avons besoin de ces règles pour que l’IA avance» et «besoin de continuer à faire avancer une gouvernance internationale de l’IA», a-t-il dit, en clôture du sommet qui s’est traduit pour la France en annonces sonnantes et trébuchantes, avec un plan d’investissements privés à hauteur de 109 milliards d’euros. Pour le Premier ministre indien Narendra Modi, qui co-présidait le sommet IA et va accueillir le prochain, le défi est de ne pas laisser «le sud global», dont son pays et son 1,4 milliard d’habitants, à la traîne d’une révolution technologique en plein boom.
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