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Le drame a ravivé les appels à intensifier la lutte contre la criminalité organisée sur l’île de beauté. Une femme de 19 ans a été tuée par balles, samedi 15 février au soir, au volant d’une voiture en Haute-Corse, après avoir été vraisemblablement ciblée par erreur. Libération fait le point.
Les faits se sont déroulés samedi soir dans le village de Ponte-Leccia, sur la commune de Morosaglia, à une vingtaine de kilomètres au nord de Corte. La victime, âgée de 19 ans et étudiante à l’université de Corte, a été visée par des tirs alors qu’elle était en voiture. Elle est décédée «des suites de blessures par balles alors qu’elle circulait seule au volant du véhicule habituellement utilisé par son compagnon», a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre.
«En l’état, aucune hypothèse ne peut complètement être exclue ou privilégiée, mais il est très probable que la victime visée n’ait pas été celle recherchée par les tireurs, dans un contexte très évocateur des agissements de la grande criminalité organisée», a-t-il précisé. Une voiture brûlée a ensuite été découverte sur la commune de Tralonca, à une vingtaine de kilomètres de Morosaglia, sans qu’aucun lien ne puisse être établi à ce stade avec l’homicide, selon le procureur de Bastia. La Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (Jirs) s’est saisie de la suite de l’enquête, ouverte pour «homicide volontaire en bande organisée».
Les messages de condoléances et les condamnations ont afflué. Dans un communiqué commun, les préfets de Corse et de Haute-Corse, Jérôme Filippini et Michel Prosic, ont condamné «avec la plus grande fermeté», un acte d’une «violence impardonnable». «Il s’agit du troisième homicide commis en Corse depuis le début de l’année 2025, dans un contexte de violences entretenu par des groupes liés à la criminalité organisée», ont-ils rappelé.
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«La répétition des assassinats est insoutenable», a réagi la section corse de la Ligue des droits de l’homme, appelant dans son communiqué à «ne pas abandonner notre jeunesse face à cette banalisation de la violence dont elle est souvent la première victime». «Face à cette tragédie sans nom, le moment est au deuil et à la compassion. Viendra ensuite, dès les jours à venir, la nécessité d’exprimer collectivement notre refus des dérives mafieuses, qui menacent d’engloutir les vies et les espoirs de notre peuple et de nos enfants», a déclaré le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, sur le réseau social X.
Depuis la fin de l’année 2024 et le meurtre d’un jeune pompier dans un bar très couru de la jeunesse ajaccienne, ainsi que deux règlements de comptes en Haute-Corse en janvier, des appels se multiplient pour sortir du cycle de violences qui ensanglante l’île depuis des années. Un autre homicide a eu lieu à Borgo (Haute-Corse) dans la nuit du 7 au 8 février 2025, mais dans un contexte familial, a priori sans lien avec la criminalité organisée. Avec «18 homicides et 16 tentatives d’homicides» en 2024 pour environ 355 000 habitants (l’équivalent de la population de Nice), la Corse se place «au premier rang national en la matière», a rappelé récemment Jérôme Filippini.
Fin janvier, Gilles Simeoni avait été invité par les plus hauts représentants de l’Etat sur l’île à prendre part prochainement, avec la présidente de l’Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis, à une «réunion de travail» sur la criminalité organisée. Il rappelait début février : «J’aurai l’occasion d’évoquer cette invitation lors de la session spéciale sur les dérives mafieuses de l’Assemblée de Corse le 27 février.»
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