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De mémoire de médecin, la crise du Covid a eu quelque chose d’un désagréable «truc de guerre». Dans le regard de Jean Kempf, chef du service de réanimation de l’hôpital de Haguenau, à une trentaine de kilomètres au nord de Strasbourg (Bas-Rhin), les semaines de la pandémie de 2020 défilent. Et derrière ses fines lunettes rouges et rondes, les yeux du médecin se figent : «On n’avait jamais vécu ça, c’était assez violent», lâche-t-il. Les seuls souvenirs similaires dataient de son service militaire, au Sénégal. Il y a cinq ans tout juste, un des premiers clusters de France apparaissait à Mulhouse (Haut-Rhin), à 140 kilomètres de là, dans un rassemblement évangélique. Les images de l’hôpital de campagne installé par les militaires sur le parking du centre hospitalier mulhousien sont encore dans les mémoires. L’emballement du système de santé et un personnel hospitalier démuni. «J’avais dit à ma femme, qui est infirmière, que les applaudissements tous les soirs n’allaient pas durer. Et pendant les trois premiers mois, on a été jetés en pâture», estime aujourd’hui Jean Kempf.
Il y a quelques minutes encore, il posait des cathéters et procédait à deux intubations. Dans le service de réa o
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