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Le 6 septembre 1940, dans Il Corriere Padano, quotidien de Ferrare fondé par Italo Balbo, haut dignitaire fasciste, suivant la présentation au festival de Venise du Juif Süss, film antisémite et succès retentissant signé Veit Harlan sous la supervision de Joseph Goebbels, alors ministre de l’Education du peuple et de la Propagande du Reich, un jeune critique enthousiaste du nom de Michelangelo Antonioni écrivit : «Si ceci est de la propagande, alors vive la propagande.»
Cette citation figure parmi toutes celles qui documentent et alimentent la Fabrique du mensonge, long métrage longuement mûri par Joachim Lang, brechtien jusqu’au bout des ongles. Aux temps actuels, le didactisme insolent de Brecht fait du bien, son esprit de paradoxe, son refus de jouer le politique contre l’esthétique, et de l’élitisme. Didactisme vs dogmatisme, pédagogie vs propagande, c’est la mission que s’assigne ce film à sa suite, au début ne payant pas de mine et qui devient glaçant. Tissé d’archives qui s’amalgament crescendo à la fiction historique – la propagande de guerre totale menée par Goebbels sous les ordres directs de Hitler, l’exhortation au sacrifice, au fanatisme antisémite inversement prop
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