La contrôleuse générale des prisons plaide pour un meilleur accès au téléphone fixe des détenus

La contrôleuse générale des prisons plaide pour un meilleur accès au téléphone fixe des détenus

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Que la vie en prison ressemble à celle dehors : voilà l’objectif de Domiique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL). Et à ses yeux, cela passe par le fait de pouvoir communiquer avec l’extérieur. «L’accès au téléphone fixe doit être garanti aux personnes détenues», a-t-elle insisté dans un avis publié mercredi 19 février au Journal officiel. «L’ensemble des quartiers, y compris disciplinaires, doit être doté de la téléphonie en cellule et de points-phone accessibles dans des conditions et à des horaires compatibles avec les objectifs de maintien des liens familiaux, d’accès aux droits de la défense et de préparation à la sortie», a-t-elle souligné.

Depuis 2019, des téléphones fixes, dont l’usage est limité à certains numéros, ont été installés dans chaque cellule. «C’est un énorme progrès», a considéré la contrôleuse générale des prisons sur France Inter ce mercredi. Un progrès toutefois insuffisant selon elle, car à plusieurs par cellule, les détenus manquent d’intimité. Ces téléphones «ne bénéficient pas à tous», ajoute-t-elle dans son avis, car «les détenus faisant l’objet d’une sanction disciplinaire ou affectés dans certains quartiers spécifiques n’ont qu’un accès limité au téléphone.» De plus, «le téléphone est très très cher en prison», insiste Dominique Simonnot.

Une position partagée par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui, également sur France Inter, a dénoncé le «système vieillissant» des téléphones fixes en cellule et qui «est sans doute le coût de communication le plus cher de France.» Pour Dominique Simonnot, il est nécessaire de «rapprocher le coût des appels téléphoniques et de la visiophonie du prix moyen du marché accessible à la population libre».

Selon le Garde des Sceaux, réduire le coût des appels sur le téléphone fixe permettrait de décourager l’usage des portables en prison. C’est son objectif : fin décembre, Gérald Darmanin avait annoncé son intention de «nettoyer les prisons» des téléphones portables, grâce à des opérations «place nette» similaires à celles lancées contre le trafic de drogue.

Dominique Simonnot n’est pas du même avis. Dans le Journal officiel, elle défend le fait d’engager une «réflexion» sur «les possibilités d’un accès contrôlé à des téléphones mobiles en détention». Malgré leur interdiction, les portables sont omniprésents en prison. Quelque 40 000 appareils ont été saisis dans des centres de détention en 2024, selon le ministère de la Justice. «Il est peu réaliste, assurément, d’imaginer maintenir l’interdiction aux personnes détenues de l’usage, devenu si banal du téléphone portable.» «Tous les directeurs de prison vous le diront : la bataille est perdue», affirme-t-elle.

Ce débat autour de l’usage des téléphones en prison survient quelques jours après la demande de Gérald Darmanin d’arrêter les activités ludiques dans les centres de détention. Des déclarations qui faisaient suite à une polémique autour de soins du visage qui auraient été prodigués à des détenus à la prison de Seysses, à Toulouse, ce qui n’a pas été le cas. Le centre de détention présente un taux d’occupation de 208 %, alors sur le sujet, Dominique Simonnot l’assure : «le vrai scandale est dans la surpopulation, et non pas dans les activités plus ou moins ludiques.»

Libération

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