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A quelques jours du troisième anniversaire de l’invasion russe, la question ukrainienne a fait son retour, ce mercredi 19 février, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Interrogé à deux reprises sur les issues du conflit lors des questions au gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réaffirmé la position française, mettant le curseur sur l’importance «que l’Europe se réveille et se tienne aux côtés des Ukrainiennes et Ukrainiens, pour obtenir une paix durable».
«L’Europe traverse un moment charnière dans son histoire», n’a pu s’empêcher de constater le chef du Quai d’Orsay, pour qui il est important que cette «paix» ne prenne pas la forme d’un «simple cessez-le-feu». Le ministre considère en effet qu’il «serait violé, comme la Russie l’a fait ces dernières années». Un avis partagé par Emmanuel Macron, qui exprimait lundi soir sur X que «le risque serait de voir ce cessez-le-feu finir comme les accords de Minsk», qui prévoyait l’arrêt des combats dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine. L’Elysée a annoncé ce mercredi avoir invité les chefs de partis jeudi à 11 heures «pour une réunion sur la situation en Ukraine et les enjeux de sécurité en Europe» avec le chef de l’Etat.
Les débats sur la question de paix en Ukraine se sont accélérés depuis moins de dix jours. En cause : l’entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, suggérant des négociations «immédiates» qui excluraient les Ukrainiens et les Européens des pourparlers.
Devant les députés, le ministre français a également clarifié la position de la France sur la question militaire. «Personne n’a parlé ici, ni nulle part ailleurs dans le monde, d’envoyer des troupes en Ukraine, a garanti Barrot. Le Premier ministre britannique quand il parle d’envoyer des troupes, ça n’est que lorsque la paix aura été trouvée de manière à pouvoir la consolider.» Dans un entretien au Daily Telegraph dimanche 16 février, le travailliste Keir Starmer s’était dit prêt à envoyer des troupes «si nécessaire» dans le cadre d’une opération du maintien de la paix. Une position partagée par la Suède.
Mardi, Emmanuel Macron a assuré, lui, à la presse quotidienne régionale, que «la France ne s’apprête pas à envoyer de troupes au sol belligérantes». Jusqu’à présent, Paris avait pourtant évoqué à plusieurs reprises un éventuel envoi de soldats en Ukraine. Récemment encore, en janvier, Emmanuel Macron abordait à nouveau le sujet d’un éventuel «déploiement de contingents» militaires étrangers, avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky.
La France et le Royaume-Uni se rêvent depuis longtemps à la tête d’une coalition en Ukraine. Souhaitant garder une place de choix dans les discussions de paix, Paris s’impose en organisatrice de réunions. Un premier mini-sommet européen a été planifié par Emmanuel Macron lundi 17 février, convoquant une dizaine d’alliés européens. L’Elysée a organisé une nouvelle rencontre ce mercredi, élargie à d’autres pays dont le Canada.
Une tentative de réponse à la réunion entre Washington et Moscou, mardi à Riyad en Arabie Saoudite, qui n’a toutefois abouti à aucun résultat majeur. Cette réunion a été vivement critiquée à l’Assemblée nationale ce mercredi par le député Vincent Trébuchet (UDR, le groupe présidé par Eric Ciotti), qui l’a qualifiée de «sommet de façade venu consacrer la division et l’impuissance de l’Europe». En réponse, Jean-Noël Barrot a insisté sur le fait qu’il est désormais essentiel de «faire preuve de force et non pas de faiblesse» dans un contexte où «c’est la Russie qui agresse l’Ukraine depuis trois ans, c’est la Russie qui nous agresse et il faut que cela cesse».
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