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Eh non, les 8,5 millions de paires de la célèbre sandale en cuir qui sortent chaque année des usines allemandes ne sont pas des œuvres d’art. Dans un arrêt rendu ce jeudi 20 février, la cour fédérale de justice allemande a infligé un revers à la marque, qui exigeait la protection des droits d’auteur pour ses produits. La plus haute instance civile du pays clôt ainsi une saga judiciaire commencée en mai 2023.
Il y a près d’un an, le fabricant de chaussures mondialement connu avait porté plainte contre les enseignes de mode allemandes Tchibo et shoe.com, ainsi que contre le danois Bestseller. Birkenstock leur reprochait de vendre des modèles similaires aux siens et exigeait que ceux-ci soient retirés de la vente et détruits.
Le billet de Sabrina Champenois
Après un échec devant la cour d’appel de Cologne en 2024, la marque s’était pourvue en Cassation auprès de la cour fédérale allemande. Celle-ci a donné raison à la cour d’appel ce jeudi, relevant que «des exigences techniques, des règles ou d’autres contraintes déterminent la conception» des sandales Birkenstock. «Pour la protection du droit d’auteur, il faut au contraire atteindre un niveau de création qui permette de reconnaître l’individualité», justifie la cour fédérale dans un communiqué. Or les créations de l’entreprise basée près de Bonn, dans l’ouest de l’Allemagne, sont «purement artisanales et utilisent des éléments de conception formels».
Mais Birkenstock refuse de s’avouer vaincue. «Nous voulons faire en sorte que les copieurs ne puissent plus gagner de l’argent sur le dos de notre marque», a réagi le porte-parole de l’entreprise, Jochen Gutzy. Ce dernier rappelle que des litiges similaires sont toujours en cours en France, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse, et qu’une décision de la Cour européenne de justice est également attendue.
Fondée en 1774, la marque est notamment célèbre pour son modèle de sandales à lanières de cuir et semelle de liège. Sur un an, le cours a chuté de 3,48 % à la Bourse de New York. C’est en 2023 que la marque, qui avait été rachetée deux ans plus tôt par un fonds d’investissement associé au leader mondial du luxe LVMH, avait été introduite en Bourse.
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