Chez les écolos, les remous d’avant-congrès commencent

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Le congrès des Ecologistes, prévu les 26 et 27 avril, s’annonçait calme, trop calme. Alors que le parti a la réputation de couper les têtes qui dépassent, Marine Tondelier, la secrétaire nationale, semblait bien arrimée à la direction, presque incontestée. Malgré le mauvais résultat des européennes, avec la liste de Marie Toussaint arrivée derrière les socialistes, à peine au-dessus de 5 %, l’élue d’Hénin-Beaumont s’est imposée pendant les négociations du Nouveau Front populaire (NFP), en se présentant comme un «trait d’union» entre des morceaux de gauche dispersés. Y compris parmi ses détracteurs, on loue cette personnalité médiatique, qui donne de la visibilité au parti à coups de formules sur les plateaux.

Mais en réalité, la crise couve et, en interne, ça gronde. Dans des messages internes que Libération a pu consulter, le maire de Grenoble, Eric Piolle, qui voulait être candidat au poste de porte-parole du parti, se désole d’avoir été «banni» des listes Telegram du «Collectif», le courant de Tondelier, dont fait partie l’élu local. «En effet, j’ai vu les messages “vous avez été banni par l’administrateur” des listes du Collectif, puis “Tondelier Marine vous a supprimé·e des listes WhatsApp du Collectif”, écrit Piolle. L’événement générateur ? Avoir affirmé vouloir être candidat au poste de porteparole. La raison ? M’empêcher d’exposer cette candidature auprès de vous et de ceux dont je suis le plus le plus proche. Tenter de faire en sorte que je n’aie pas les 329 soutiens réglementaires pour pouvoir me présenter, occulter nos divergences sur le poste de porte-parole, et transformer ainsi l’élection poste par poste au suffrage direct de [tous et toutes] les écologistes par un scrutin bloqué de liste de personnes adoubées par Marine elle-même.»

Le maire de Grenoble est pourtant un soutien de la secrétaire nationale, elle qui dirigeait sa campagne pour les primaires écologistes en 2020. «Vu mon éviction du Collectif, on peut se demander si Marine n’exclura pas aussi mes potentiels soutiens pour étouffer toute alternative à ses choix», interroge le maire sortant. S’il salue le travail de Tondelier à la tête du parti, Piolle s’inquiète de «cette façon d’éjecter ceux qui porteraient des nuances sur la stratégie». Candidate face à Marine Tondelier, l’ex-eurodéputée Karima Delli déplore de son côté un manque d’équité et de pluralisme dans l’organisation du congrès. Selon nos informations, la Nordiste devrait envoyer un courrier à la secrétaire nationale pour dire son inquiétude quant à la sincérité du scrutin à venir.

«Ce sont deux histoires différentes, rétorque l’eurodéputé David Cormand, proche de Marine Tondelier. Karima Delli dit qu’il y a un manque d’équité mais les nouveaux statuts s’appliquent de la même façon à tout le monde. Ce n’est pas le résultat d’un pouvoir occulte. C’est le résultat des nouvelles règles du parti, que nous n’avons pas forcément décidées. Je pense juste qu’ils ont du mal à récolter les signatures, mais nous, nous ne voulons pas que Marine soit la seule candidate, au contraire !»

Dans le cas de Piolle, Cormand parle d’une affaire «de tout autre nature» : «Il y a eu un appel à candidature pour différents postes, dont celui de porte-parole.» Parmi les critères de sélection, il fallait une diversité «visible», mais aussi de parcours, de territoires et de types d’élus. «Aminata Niakaté, conseillère municipale à Paris, est déjà porte-parole, explique l’ex-secrétaire national. On préférait quelqu’un de la ruralité.» C’est donc Guillaume Hédouin, conseiller régional en Normandie, qui a été choisi. «Eric n’a pas été retenu et il a dit qu’il serait candidat quand même, c’est son droit mais il n’a pas respecté le collectif», justifie Cormand. Un congrès écolo vaut bien quelques remous.

Libération

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