Dauphins dans le golfe de Gascogne : les pêcheurs au filet ont repris ce vendredi leur activité après un mois d’arrêt

Dauphins dans le golfe de Gascogne : les pêcheurs au filet ont repris ce vendredi leur activité après un mois d’arrêt

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Les géants de la mer de retour dans les eaux de Gascogne. Les bateaux de plus de huit mètres ont repris la navigation dans la nuit de jeudi à vendredi 21 février dans le golfe de Gascogne, après quatre semaines d’arrêt pour protéger les dauphins.

A La Rochelle, le «Cap Horn II» et le «Souvenir», fileyeurs de respectivement 15 et 16 mètres de long avec six marins à bord chacun, devaient quitter le port pour pêcher de la sole, dès la réouverture. Pendant le mois d’arrêt, l’armateur Christophe Bénéteau a «fait des petits travaux à bord, changé les batteries», explique-t-il. «J’aurais aimé pouvoir le sortir de l’eau et m’occuper du carénage mais je n’avais pas le droit. Nous sommes indemnisés à 85 % mais nous devrions l’être à 100 %. On nous interdit de travailler alors que nous jouons le jeu», raconte le pêcheur qui a installé sur ses navires des caméras et des effaroucheurs, émettant un signal répulsif.

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Le ministère de la Transition écologique a promis fin janvier que le dispositif d’aide aux «navires touchés par la fermeture ainsi que les mareyeurs», doté de 20 millions d’euros, serait ouvert «dès la fin de la période de fermeture». «Certains bateaux de plus de huit mètres qui en avaient la possibilité ont fait le choix de partir pêcher la civelle pendant cet arrêt», dans des estuaires hors du golfe, souligne de son côté Julien Lamothe, directeur de FROM (Fonds régional d’organisation du marché du poisson) Sud Ouest.

Le directeur du port de pêche rochelais, Christophe Bertaud, anticipe pour sa part des pertes colossales, avec seulement deux escales de bateaux et 518 euros de redevance, comme l’an dernier, contre 60 escales et 50 000 euros de redevance en février 2023. «Et à la différence des pêcheurs, nous ne touchons aucune indemnité», déplore-t-il.

Les effets sur les captures accidentelles de petits cétacés de cette fermeture spatio-temporelle, visant environ 300 bateaux du Finistère à la frontière espagnole, ne seront pas connus immédiatement. L’an dernier, les premiers éléments du bilan de la première période d’interdiction de la pêche, en janvier-février 2024, n’avaient été communiqués qu’en octobre.

Elle avait contribué à diviser par quatre le nombre de dauphins morts par capture accidentelle dans la zone (1 450 sur l’hiver 2023-2024 contre 6 100 en moyenne entre 2017 et 2023), selon l’observatoire Pelagis, qui coordonne le Réseau national échouages. Le CIEM, organisme scientifique international de référence, estime à 4 900 décès au maximum par an le niveau soutenable pour l’espèce.

Libération

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