Plus les heures passent, plus l’espoir s’amoindrit. Cela fait désormais près de 30 heures que le petit Santiago, un grand prématuré de 17 jours, a été enlevé de la maternité d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où il était soigné en néonatalogie. Ses parents, âgés de 23 et 25 ans, font figure de principaux suspects.
Dans la soirée de mardi, l’alerte enlèvement émise à son sujet a été levée mais d’intenses investigations se poursuivent, notamment du côté de la Belgique. Car malgré l’important dispositif déployé, le nourrisson n’a pas été retrouvé. On fait le point.
Pourquoi l’alerte enlèvement a été levée alors que l’enfant reste introuvable ?
Emise à 8 heures du matin mardi, l’alerte enlèvement a été levée en tout début de soirée sur décision du parquet de Bobigny alors que l’enfant reste introuvable. Cela s’explique notamment par la tournure des investigations. Les enquêteurs ont désormais la conviction que les parents de l’enfant ne sont plus dans l’Hexagone.
Selon le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, « l’important travail immédiatement réalisé par les enquêteurs de la police judiciaire » a permis « de penser que le couple aurait pu gagner la Belgique avec le nourrisson dans la nuit » de lundi à mardi. L’objectif de l’alerte – alerter sur un événement pour recueillir rapidement des éléments et témoignages – se trouve donc amoindri par le fait que le couple aurait passé la frontière.
Une enquête européenne
En milieu d’après-midi marid, une « décision d’enquête européenne », qui vise à faciliter la coopération entre les enquêteurs de différents pays, a été émise. Le retrait de l’alerte enlèvement ne signifie pas la fin des investigations, bien au contraire. Pour retrouver l’enfant, les enquêteurs de la PJ de Seine-Saint-Denis vont désormais s’appuyer, avec l’aide de leurs homologues belges, sur des techniques classiques d’enquête : analyse de la téléphonie des suspects et de celle de leur entourage, visionnage des caméras de vidéosurveillance pour, par exemple, identifier une voiture, renseignements… Un avis de recherche a, par ailleurs, été diffusé en Belgique.
Par ailleurs, dans cette enquête – ouverte pour enlèvement en bande organisée sur mineur de moins de 15 ans – « cinq personnes, âgées de 16 à 29 ans, qui n’étaient pas les parents du nourrisson » – ont été placées en garde à vue mardi peu après 10 heures, indique le procureur. Selon une source proche du dossier, celles-ci font partie de « l’entourage » des parents.
Une course contre la montre
Les forces de l’ordre ont été averties dans la nuit de lundi à mardi peu après minuit, par le personnel de l’hôpital, de la disparition de ce grand prématuré, nécessitant des soins médicaux constants. Plusieurs sources évoquaient un seuil critique d’une douzaine d’heures avant que l’enfant ne soit en danger de mort. Santiago est né à sept mois de grossesse. Après un passage en réanimation, il a intégré le service de néonatalogie mais était encore incapable de boire au biberon ou au sein.
« L’exploitation des caméras de vidéosurveillance confirmait que les parents étaient repartis avec un sac type cabas noir, possiblement au moyen d’un véhicule de couleur claire, avec à bord trois autres individus », a détaillé le procureur. Les policiers ont d’abord tenté de contacter les parents – directement ou par l’intermédiaire de leurs proches – puis se sont rendus aux adresses déclarées, trouvant porte close. C’est devant cette situation qu’a été décidé le lancement d’une alerte enlèvement.
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