«Nous attendons un partage à l’amiable» : un Toulousain lance un appel aux voleurs qui ont acheté un ticket gagnant avec sa carte bancaire

«Nous attendons un partage à l’amiable» : un Toulousain lance un appel aux voleurs qui ont acheté un ticket gagnant avec sa carte bancaire

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Tout commence le 3 février, dans le centre-ville de Toulouse. Un homme d’une quarantaine d’années découvre que son sac a été dérobé dans sa voiture et que des malfaiteurs ont débité sa carte bancaire d’une cinquantaine d’euros grâce au paiement sans contact. Sur son relevé de compte, il repère que les cambrioleurs ont dépensé son argent au Tabac des thermes, à moins de 500 mètres de l’endroit où sa voiture était garée. Dans l’espoir de retrouver une partie de ses papiers, raconte le Parisien, le Toulousain se rend sur place. Le buraliste lui explique avoir vendu à deux hommes, âgés de 30 à 40 ans, des tickets de jeux à gratter, et se souvient de leurs comportements suspects. «Ils ont essayé de payer avec une première carte qui a fonctionné, relate la victime dans sa plainte consultée par le quotidien, puis ont voulu faire un second achat, mais le paiement sans contact a échoué. Et la personne n’a pas été en mesure de taper le code.»

Mais un seul ticket suffit. Les deux hommes décrochent le gros lot : 500 000 euros, le gain le plus haut pour ce type de jeux. Une telle somme se réclame directement auprès de la Française des jeux (FDJ). A ce jour, les sans-abri n’ont «toujours pas réclamé» leur gain, explique à Libération l’avocat de la victime, Me Pierre Debuisson – confirmant les informations du Parisienpar peur d’être poursuivis pour vol. Mais le temps presse car ces lots ont un délai de «péremption», qui varie selon chaque jeu, nous précise la FDJ.

Avec son client, l’avocat lance «un appel» afin que les détenteurs du ticket gagnant se manifestent pour «entamer des négociations autour du partage de la somme». «Sans moi, ils n’auraient pas gagné, mais, sans eux, je n’aurais pas acheté ce ticket», a-t-il dit, cité par le Parisien. «Nous attendons un partage à l’amiable», explique à Libé Me Debuisson.

Mais qui est officiellement le bénéficiaire du ticket gagnant ? Le droit ne tranche pas. C’est la raison pour laquelle il faut «faire la demande conjointement», explique l’avocat. Sans ticket, son client ne peut réclamer les gains, mais si les deux sans-abri font cette démarche sans le propriétaire de la carte de bleue, ils seront arrêtés et la somme ne sera pas délivrée. «S’ils [les malfaiteurs, ndlr] passent directement par nous, ils n’auront aucune poursuite, explique l’avocat, et nous parviendrons à un accord.»

Cette «drôle de situation», telle que la qualifie Me Debuisson, peut aussi créer de «véritables débats juridiques» au sein de la FDJ. Avant de remettre la somme – si un accord était trouvé – l’institution pourrait «décider que le ticket n’est plus gagnant, en considérant que la source de l’achat du jeu à gratter est frauduleuse», explique l’avocat. «Le procureur, s’il s’emparait de la question, pourrait aussi, pour le même motif, demander une saisie du bien et empêcher la remise de l’argent.» Mais pour Me Dubuisson, selon les règles du droit civil, «ni la FDJ ni l’autorité judiciaire n’ont le moindre droit sur la somme». Lui et son client attendent toujours une réponse à leur appel.

De son côté, la FDJ assure n’avoir pris «aucune décision» car, pour elle, n’ayant «reçu aucune réclamation, ou signalement de ticket gagnant», c’est «comme si la situation n’existait pas». Mais au vu de la plainte déposée par le Toulousain, et si jamais le gain était réclamé, la seule mesure qu’elle pourrait prendre serait de «suspendre le paiement avant la fin de la procédure judiciaire».

Libération

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