«Les ménages ont puisé dans leur épargne pour maintenir leur niveau de consommation» : le livret A signe son pire mois de janvier depuis neuf ans

«Les ménages ont puisé dans leur épargne pour maintenir leur niveau de consommation» : le livret A signe son pire mois de janvier depuis neuf ans

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Après avoir vu son taux raboté, le livret A commence mal l’année puisqu’il a été boudé par les épargnants en janvier, selon les données publiées dimanche 23 février par la Caisse des dépôts (CDC). Les dépôts d’argent n’ont dépassé les retraits que de 350 millions d’euros sur les livrets A en janvier 2025. Un niveau jamais vu en début d’année depuis 2016. Cette «collecte nette» du produit d’épargne préféré des Français est même inférieure à celle de son cousin, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) sur la période, à 460 millions d’euros, toujours selon la CDC. Le total, 810 millions d’euros, est lui aussi au plus bas depuis 9 ans.

A l’été 2024, les dépôts sur les livrets A avaient pourtant atteint des records. Ce qui explique en partie les chiffres de janvier 2025 : «Le livret A est un dépôt de précaution principalement utilisé par des ménages populaires, décrypte Yamina Tadjeddine, professeure d’économie à l’université de Lorraine, auprès de Libération. Ils ont pu puiser dans l’épargne constituée cet été pour maintenir leur niveau de consommation. Il fallait compenser une inflation qui n’a pas encore suffisamment ralenti». D’ailleurs, le livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux épargnants modestes, connaît également un début d’année difficile. Avec un taux abaissé le 1er février, de 4 % à 3,5 %, il affiche en janvier une collecte nette faible, à 110 millions d’euros, pour un encours total de 82,3 milliards d’euros.

Les livrets A et les LDDS souffrent aussi de la concurrence d’un autre produit d’épargne : l’assurance vie. Les assureurs ont annoncé courant janvier des taux de rémunération plutôt attractifs, pour certains au-delà de 3 %. Le taux du livret A a accusé de son côté un fort recul, passant de 3 % à 2,4 % au 1er février. Une mauvaise nouvelle pour les 57 millions de détenteurs d’un livret A et les 26 millions de détenteurs d’un LDDS : cette baisse de 0,6 % est inédite depuis début 2020, et jamais aussi forte depuis 2009.

Mais ce n’est pas forcément ce recul du taux de rémunération du livret A qui a le plus d’influence sur les épargnants qui ne l’utilisent pas forcément comme une source de revenus : «le Livret A est privilégié principalement par des ménages modestes et peu atteignent son plafond fixé à 22 950€», souligne Yamina Tadjeddine. La professeur d’économie avance plutôt deux autres explications au niveau faible de l’épargne en janvier : «le chômage [qui] a augmenté et les revenus [qui] n’ont pas évolué».

A ces raisons s’ajoute aussi le contrecoup d’un mois de décembre record, les Français ayant vraisemblablement déposé plus vite qu’à l’habitude leurs étrennes et primes de fin d’année reçues fin 2024, et non progressivement, entre décembre et janvier.

Libération

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