Polémique Body Minute : sur TikTok, l’enseigne contre-attaque à coups de deepfake

Polémique Body Minute : sur TikTok, l’enseigne contre-attaque à coups de deepfake

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Revoilà des critiques à l’encontre de la première chaîne de salons de beauté française. L’enseigne Body Minute a déjà essuyé une première salve de reproches pour son opposition farouche à une influenceuse TikTok. La publication d’une vidéo humoristique en octobre 2022 sur la plateforme parodiant une séance d’épilation dans un établissement de l’enseigne a valu à Laurène Lévy les foudres du patron de la marque, Jean-Christophe David (fils du coiffeur Jean-Louis David). Il a notamment assigné la jeune femme en janvier devant le tribunal de commerce de Paris pour «dénigrement», l’accusant de tirer profit du hashtag #bodyminute pour gagner des abonnés.

Le dirigeant, qui n’a visiblement toujours pas digéré la vidéo, assure aujourd’hui «préparer» la «riposte», auprès de nos confrères du Parisien. Quand d’autres marques optent pour l’humour ou la discrétion, lui contre-attaque tous azimuts pour, plaide-t-il, défendre les 2 200 jeunes esthéticiennes de ses 450 salons franchisés. Sur le compte officiel de Body Minute, plusieurs vidéos visiblement générées par l’intelligence artificielle ont en effet été postées depuis mi-février. «Tout, je dis bien tout, ce que vous allez entendre ou lire dans le bad buzz de Body Minute sur TikTok de la bouche des petites tiktokeuses en mal de followers est faux, inventé ou exagéré», appuie, par exemple, une femme nommée «Cruella reine de TikTok», dans ce qui semble être un deepfake – la technologie permet de truquer des vidéos en modifiant de manière ultra réaliste des poses, expressions faciales et autres gestuelles d’individus.

Ces vidéos TikTok s’adressent d’ailleurs directement à l’influenceuse : «Laurène, s’il te plaît, ma vidéo précédente est une vidéo comique. Arrête de faire des dramas pour rien, cool !» Depuis ces publications, Body Minute essuie de nouveau commentaires négatifs d’internautes. «Force à l’équipe marketing et stp (sic) Jean-Christophe [David] lâche les réseaux tu ruines ton business. Tout TikTok rigole de ton comportement y’a que toi qui ne voit rien», écrit par exemple un utilisateur du réseau social sous une vidéo publiée sur le compte de Body Minute. Sur X, une utilisatrice estime que «Body Minute creuse encore plus» la polémique : «C’est fou de rester bloqué sur ce drama cours de maternelle comme ça. Quelle com désastreuse, ils sont complètement cinglés.» Sous un de ses posts TikTok, la marque explique avoir «bloqué les commentaires» pour éviter que des «FAUKONTES [faux comptes, ndlr]» viennent y «déverser leur N [haine]».

Jean-Christophe David ne nie pas être à l’origine de ces vidéos, selon le Parisien. Auprès de nos confrères, il explique vouloir prendre la défense de ses salariées esthéticiennes, «les jeunes qui rentrent dans le monde du travail» : «En ce moment, il faut reconnaître que les esthéticiennes prennent cher, donc avec tous les syndicats de la profession, nous préparons notre riposte, plaintes et tout le Tintin (sic) classique dans un tel cas.» Il considère toujours que Laurène Lévy a insulté toute une profession «dans une vidéo ratée et injurieuse». Dans une vidéo publiée sur ses réseaux, l’influenceuse enjoint de son côté la marque à lui «lâcher la veste». Elle tance la communication de l’entreprise : «Alimenter la polémique n’est à mon sens pas la meilleure stratégie à adopter.»

Libération

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