Au premier jour de son procès, Joël Le Scouarnec reconnait avoir «commis des actes odieux»

Premier jour de procès et première prise de parole. Peu de temps après le début des débats, Joël Le Scouarnec a procédé à une brève déclaration devant la cour criminelle du Morbihan. «J’ai commis des actes odieux […] Je suis parfaitement conscient aujourd’hui que ces blessures sont ineffaçables, irremplaçables», a déclaré l’ancien chirurgien, disant vouloir «assumer la responsabilité» de ses actes.

A l’ouverture du procès du septuagénaire, jugé pour les viols et agressions sexuelles de 299 patients, la plupart mineurs, dans des hôpitaux où il exerçait, son avocat avait déjà annoncé que «l’accusé se reconna[issait] responsable d’une très grande majorité des faits». «En aucun cas, monsieurLe Scouarnec ne cherche à se défausser de ses responsabilités derrière des ordres», avait ajouté Me Tessier.

Plus tôt, une banderole proclamant «Médecins agresseurs, violeurs : Ordre des médecins complice», a été déployée en fin de matinée devant le tribunal et une trentaine de manifestants ont porté une lettre pour former la phrase «Stop à la loi du silence», une manifestante faisant du procès Le Scouarnec «la pointe émergée de l’iceberg, mais en dessous de l’iceberg, c’est énorme, c’est effrayant». Une dizaine de manifestants s’étaient réunis à Paris devant le siège de l’Ordre national des médecins à l’appel du même collectif.

Les victimes «n’attendent rien de monsieur Le Scouarnec», a expliqué à la presse Me Marie Grimaud, avocate de 39 parties civiles, peu avant l’ouverture du procès. «La culpabilité ne va pas faire débat, la peine ne fera pas débat», a poursuivi la robe noire. En revanche, les victimes «attendent de retrouver un peu de dignité, d’humanité et surtout de la considération de la part de la justice, parce que jusqu’à aujourd’hui, la violence judiciaire a été extrêmement importante», a-t-elle ajouté.