Donald Trump : le mois où le président américain a bousculé le monde

Donald Trump : le mois où le président américain a bousculé le monde

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Droits de douane, immigration, plan pour Gaza… Depuis son investiture le 20 janvier 2025, le 47e président des Etats-Unis a signé une cinquantaine de décrets et enchaîné les déclarations chocs sur le plan diplomatique. À tel point que certains experts y voient une stratégie pour submerger et dérouter ses adversaires. “Il se considère comme un disrupteur, c’est sa marque de fabrique. Il a été élu sur l’idée que le système en place ne fonctionnait pas. Presque tout ce qu’il dit et fait a pour but de déstabiliser l’establishment. Une démarche qui le place au centre de l’attention”, avançait le 12 février, dans L’Express, Charles Kupchan, professeur à l’université Georgetown et ex-conseiller de Barack Obama. Retour sur les premiers pas de Donald Trump, qui ont déjà marqué au fer rouge son deuxième mandat.

L’immigration dans le viseur de l’administration Trump

Fraîchement débarqué à la Maison-Blanche, le milliardaire s’attaque, sans surprise, au sujet de l’immigration. Dès le 29 janvier, il ratifie une loi qui requiert la détention automatique, par les forces de l’ordre fédérales, de personnes migrantes en situation irrégulière qui ont été condamnées ou inculpées pour certains délits. Tant pis si le spectre est large, allant du vol à l’étalage à des violences contre un policier. Donald Trump s’en prend également aux 600 000 Vénézuéliens aux Etats-Unis en annulant la prolongation du statut de protection temporaire qui les protégeait jusque-là de l’expulsion.

Le même jour, Donald Trump assure également vouloir que la prison militaire américaine de Guantanamo, normalement réservée aux détenus accusés de terrorisme, serve à incarcérer des personnes étrangères sans-papiers. “Je vais signer aujourd’hui un décret demandant aux ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure de préparer un centre pour 30 000 migrants à Guantanamo Bay”, a tancé le président américain depuis la Maison-Blanche, en ajoutant qu’il s’agirait de “criminels” en situation irrégulière.

Le plan choc de Donald Trump pour Gaza

Au début du mois de février, les journalistes ont d’abord pensé avoir mal entendu. Mais non, le nouveau président américain a véritablement déclaré vouloir “prendre le contrôle de la bande de Gaza” lors d’une conférence de presse au côté du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Pour rappel, l’enclave palestinienne a été dévastée par quinze mois de guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, le 7 octobre 2023. Le coût de sa reconstruction s’élève à plus de 53 milliards de dollars, selon l’ONU.

Sauf que le président américain ne manque pas d’imagination, espérant transformer la bande de Gaza en “Côte d’Azur du Moyen-Orient”, sans aucune considération pour le peuple palestinien qu’il aimerait déplacer en Jordanie ou en Egypte. Alors que la communauté internationale s’insurge, les pays voisins font bloc contre cette idée. Vendredi 21 février, neuf dirigeants arabes se réuniront à Ryad pour discuter à huis clos d’un plan visant à répondre à la proposition de Donald Trump. Le refus du déplacement des Palestiniens a fait l’objet d’un rare consensus arabe, mais des désaccords pourraient éclater sur la gouvernance de l’enclave et le financement de sa reconstruction. En espérant que Gaza ne devienne pas qu’une simple monnaie d’échange diplomatique.

Le flirt avec Vladimir Poutine

Après avoir martelé qu’il réglerait le conflit en Ukraine en 24 heures chrono, Donald Trump semble se ranger derrière… la Russie. Sans concertation avec les dirigeants européens, le chef d’Etat américain s’est longuement entretenu, mercredi 12 février, avec son homologue du Kremlin Vladimir Poutine. En un coup de téléphone, Washington brise l’unité des alliés au sujet des négociations de paix, qu’il semble d’ailleurs vouloir entamer sans l’Ukraine. Et du côté des principaux concernés, la pilule est difficile à avaler.

Résultat : la tension est montée entre Washington et Kiev, se transformant peu à peu en crise diplomatique après la rencontre des délégations russe et américaine en Arabie saoudite cette semaine. En effet, Donald Trump n’a pas été tendre avec Volodymyr Zelensky : “Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays”, a-t-il fustigé sur sa plateforme Truth Social. “J’adore l’Ukraine, mais Zelensky a fait un boulot épouvantable”, a-t-il encore dit. Si l’Ukraine n’a pas la possibilité de répliquer – les Etats-Unis étant son principal soutien militaire – elle s’est plutôt émue de voir repris dans la bouche du président américain, des éléments de langage issus de la propagande russe. Volodymyr Zelensky a affirmé que son homologue américain évoluait dans un “espace de désinformation” russe.

@lexpress

🇺🇸 Un mois après son investiture, Donald Trump collectionne déjà les déclarations chocs. ⬇️ #etatsunis #trump #politique #sinformersurtiktok #apprendreavectiktok #newsattiktok

♬ son original – L’Express

La guerre commerciale de Donald Trump

Et comme si les tensions diplomatiques ne suffisaient pas, Donald Trump s’en est pris aux portefeuilles de ses partenaires économiques. Après avoir décidé de taxer à 25 % les importations d’acier et d’aluminium, pour tous ses partenaires commerciaux, le chef d’Etat a imposé, début février, 10 % de droits de douane additionnels sur tous les produits importés de Chine. À noter que l’Empire du Milieu est le pays au monde ayant le plus important excédent commercial avec les Etats-Unis en ce qui concerne les biens (295,4 milliards de dollars en 2024 selon le Bureau d’analyse économique, qui dépend du département américain du Commerce).

Par ailleurs, le président américain a également mentionné la mise en place de “droits de douane réciproques”, sans qu’une échéance n’ait été précisée. De son côté, le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que le président serait en mesure de mettre son plan à exécution d’ici début avril. Enfin, il a également laissé planer, mardi 18 février, la possibilité d’imposer des droits de douane d'”environ 25 %” sur les importations d’automobiles.

Le recul de Donald Trump sur le climat

Sur le volet environnemental, Donald Trump balaye d’un revers de stylo les avancées de son prédécesseur Joe Biden. Le premier jour de son second mandat a été marqué par le retrait des Etats-Unis, deuxième pollueur mondial, de l’accord de Paris sur le climat. En décidant cela une deuxième fois, le septuagénaire met en péril les efforts mondiaux visant à freiner le réchauffement climatique. Dans le même temps, Donald Trump suspend le “New Deal Vert” de Joe Biden, un plan d’investissement qui était destiné à faire de l’Amérique “une économie décarbonée d’ici 2050”. Alors que le dérèglement climatique progresse, Washington s’empresse de faire marche arrière.

L’Express

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