En Israël, les difficiles retrouvailles avec sa famille de l’otage arabe Hisham al-Sayed, détenu depuis près de dix ans par le Hamas

Le «moment tant attendu» est enfin arrivé, se réjouissait, samedi 22 février, le père d’Hisham al-Sayed, Shaaban al-Sayed, à l’annonce de la libération de son fils. Sans réelles nouvelles de ce dernier depuis 2022, c’est un corps affaibli qu’il a accueilli, après que la Croix-Rouge l’a récupéré dans la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave. Sans cérémonie grandiloquente, comme ce fut le cas pour les cinq autres otages israéliens libérés ce jour-là par le Hamas, dans deux mises en scène distinctes, à Rafah (sud) et Nousseirat (centre). «Lorsque nous avons récupéré Hisham, nous avons été soulagés de le voir marcher sur ses jambes, s’est félicité son père auprès de l’AFP, mais en le serrant dans mes bras, j’ai compris que j’embrassais un corps […], pas un être humain.» Le Bédouin musulman, qui a eu 37 ans le 15 février, était détenu par les brigades al-Qassam, la branche militaire du Hamas, depuis près de dix ans.

Malgré la joie des retrouvailles, la famille al-Sayed est néanmoins dévastée l’état psychologique «alarmant» du fils. «Mentalement, il est brisé, ce n’est plus un être humain», a dit son paternel au média I24news. «Il ne parle pas. Il n’a pas de voix. Il n’a aucun souvenir de rien. C’est comme s’il n’avait pas été parmi des êtres humains