Trêve à Gaza : qui sont les quatre otages dont les corps seront restitués par le Hamas jeudi en échange de prisonniers palestiniens

Trêve à Gaza : qui sont les quatre otages dont les corps seront restitués par le Hamas jeudi en échange de prisonniers palestiniens

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Les médiateurs sont parvenus à un accord, ce mercredi 26 février, sur la libération des prisonniers palestiniens qui devaient initialement être libérés par les autorités israéliennes samedi dernier, ainsi que sur la remise de quatre corps d’otages israéliens détenus par le Hamas, selon une source égyptienne. Cette dernière a déclaré que les remises auraient lieu sous supervision égyptienne, sans préciser la date effective de cet échange. Mais les brigades Al-Nasser Salah al-Din, un groupe armé basé à Gaza et allié au Hamas, ont déclaré qu’elles remettraient le corps de l’otage franco-israélien Ohad Yahalomi dès jeudi. Un responsable du mouvement islamiste palestinien a également confirmé à Reuters que l’échange aura lieu jeudi. Trois autres corps de captifs détenus par le Hamas depuis le 7 Octobre doivent être rendus à l’Etat hébreu, dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu entre les deux parties. Cette trêve, entrée en vigueur le 19 janvier dernier, est pratiquement terminée.

Libération dresse le portrait de ces hommes morts durant leur captivité.

Il s’agit du deuxième et dernier otage franco-israélien. Ohad Yahalomi, alors âgé de 48 ans, a été enlevé le 7 octobre 2023 dans sa maison du kibboutz Nir Oz. Son fils Eitan, 12 ans, libéré le 27 novembre 2023 lors de la première trêve, avait été enlevé séparément. Sa femme, Bat-Sheva, a raconté que toute la famille avait tenté de se réfugier dans le mamad, la pièce sécurisée de leur maison. Mais la porte ne fermant pas, Ohad s’était posté devant avec un pistolet. Il aurait alors été blessé dans un échange de tirs, selon le journal Times of Israel. Il aurait reçu une balle dans la jambe au moment de l’attaque avant d’être enlevé.

Ohad Yahalomi avait été annoncé mort en janvier 2024 dans une vidéo diffusée par un groupe allié du Hamas, mais cette information n’a jamais été confirmée par l’armée israélienne. Lundi 20 janvier 2025, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a souligné que Paris avait pesé pour que les deux otages franco-israéliens, Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, fassent partie des 33 otages libérables dans les quarante jours qui viennent. En revanche, «aucune nouvelle concernant leur état de santé et leurs conditions de détention.» Emmanuel Macron s’était entretenu samedi 18 janvier 2025 avec les familles des deux otages.

Si Ofer Kalderon a retrouvé la liberté durant cette phase d’échange d’otages, le 1er février 2025, Ohad Yahalomi est donc bel et bien mort. Amoureux de la nature et des grands espaces, Ohad Yahalomi était employé de l’Autorité des parcs et de la nature. Il était un spécialiste des scorpions, sur lesquels il a écrit un guide.

Cet Israélo-Danois a été enlevé chez lui, au kibboutz Nir Oz. Le matin du 7 Octobre, vers 11 h 30, Itzik, 69 ans, appelle son frère, Dani, pour l’avertir que sa main avait été gravement blessée alors qu’il tentait de fermer la porte de sa pièce sécurisée. Dani a rapporté avoir entendu des coups de feu de l’autre côté du fil, et son frère crier «Dani, c’est fini.» Certains otages libérés en novembre 2023 lors de la première trêve affirment que Itzik a été soigné pour sa blessure à l’hôpital Nasser de Khan Younès avant d’être emmené dans les tunnels. En mars 2024, le Hamas a annoncé que sept otages avaient été tués dans un bombardement, dont Itzik, mais l’armée israélienne ne l’a jamais confirmé et a toujours considéré Itzik comme un otage vivant.

Né en Irak, il était le plus vieil otage détenu par Israël, à 85 ans. Son épouse, Mazal Mansour, avec qui il était marié depuis soixante ans, avait réussi à échapper au Hamas le 7 Octobre dans leur kibboutz Kissoufim. Le père de cinq enfants avait survécu, en 1941, au Farhoud, une émeute antisémite à Bagdad. Le 11 février 2025, des représentants de Tsahal ont confirmé que Shlomo Mansour, pourtant toujours sur la liste des otages retenus à Gaza, avait en réalité été «assassiné par l’organisation terroriste du Hamas le 7 octobre 2023». «La décision de confirmer son décès a été prise sur la base de renseignements collectés au cours des derniers mois», avait précisé le communiqué militaire.

«J’ai besoin que le gouvernement ramène Tsachi vivant. Il a été enlevé vivant. Il doit être ramené vivant», implorait, en août 2024, sa femme Gali Idan. Enlevé le 7 Octobre alors qu’il se trouvait chez lui, dans le kibboutz de Nahal Oz, ce père de famille de 49 ans était ingénieur en informatique. Lors du massacre perpétré par le Hamas dans le kibboutz, sa fille de 18 ans, Maayan, est abattue à travers la porte de leur pièce sécurisée, où la famille, composée de quatre enfants, s’était réfugiée le matin même. L’attaque, entièrement filmée par les terroristes et diffusée en direct sur Facebook, a duré plusieurs heures durant lesquelles la famille était mise en joue.

La mère de Tsachi, Devorah Idan, partageait en juin 2024 avoir «vu ce qu’il se passait. Nous avons regardé pendant des heures. Nous avons vu les enfants pleurer, demander aux terroristes pourquoi ils avaient tué leur sœur.» Le père a ensuite été enlevé, les mains couvertes du sang de sa fille, avec un autre habitant du kibboutz, Omri Miran, qui ne figure pas sur la liste des 33 otages devant être libérés ces prochaines semaines. Si ce dernier est apparu dans une vidéo diffusée le 27 avril 2024 par le Hamas, Tsachi Idan, lui, n’a plus jamais donné de signes de vie. Sa femme Gali a affirmé qu’au moment de l’attaque, leur fille cadette, Yaël, a supplié les terroristes de ne pas emmener son père, et de ne pas le tuer. «Ils se sont retournés et ont dit : «Il reviendra, il reviendra.» Ils ont promis à Yaël qu’il reviendrait.»

Libération

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