Toi et moi contre le monde entier…

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Le Grand Bivouac, festival du film-documentaire et du livre d’Albertvilledossier

Le livre d’Ismaël Khelifa, croisé au Grand Bivouac d’Albertville, raconte la rencontre d’un père avec son fils adolescent.

Bon, reconnaissons-le, pour le titre, les éditeurs – et l’auteur- ont ratissé large. Ce que la vie a de plus beau d’Ismaël Khelifa, surtout connu comme présentateur d’Echappées belles, méritait peut-être mieux. Mais, pour le reste, le roman de Romain, qui retrouve son fils adolescent, Nathan, qu’il n’avait jamais rencontré, pour des raisons qu’on ne dévoilera pas ici, se lit comme une belle aventure.

Romain est un photographe, encensé pour avoir tenu tête à un ours polaire dans l’unique objectif de réaliser une photo. Mais ce face-à-face spectaculaire se révélera au final bien plus aisé que celui qui s’annonçait. «Un enfant venait d’entrer par effraction dans sa vie.»

«Le réel, c’est quand on se cogne», disait le psychanalyste Jacques Lacan. Alors Romain emmène son fils Nathan en Islande, au pays des volcans et des sables mouvants. Les retrouvailles sont compliquées, le lien fragile. Les deux partent vers le Hornstrandir, une péninsule perdue et battue par les vents au nord-ouest de l’Islande. Puis l’ado disparaît. «Comment décrire mon état à ce moment précis ? Je dirais qu’à peine la toile ouverte, je me suis senti désarmé, accablé, comme ces parents dans les supermarchés qui paraissent transpercés par la douleur lorsqu’ils cherchent leurs enfants perdus dans les rayons.»

La rencontre avec son fils le confronte à une autre réalité. «Il n’était plus uniquement un photographe solitaire voulant émerger d’une meute dégoulinante d’égocentrisme, mais un homme qui devait se partager avec un autre être. Ce à quoi tous les pères sont appelés […], Romain découvrait cette altérité qui entaille l’individualisme dès qu’un enfant vient à la vie.» Une grande claque dans un décor brut à couper le souffle.

Ce que la vie a de plus beau, d’Ismaël Khelifa, édition Les Escales, 400 pages, 21 euros.

Libération

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