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L’Union européenne prépare sa riposte. Malgré la visite d’Emmanuel Macron à la Maison Blanche en début de semaine où il avait demandé à son homologue de ne pas imposer des droits de douane supplémentaires sur les produits de l’UE, Donald Trump à tout de même annoncé ce mercredi 26 février sa décision de passer à l’acte «prochainement».
Cette hausse brutale des tarifs douaniers sera de 25 %, soit le niveau auquel les produits canadiens et mexicains devraient également être taxés à partir de début avril. Elle vise particulièrement les «voitures ou [les] produits agricoles» européens, a précisé le milliardaire.
Donald Trump a également justifié sa décision en répétant son calcul contesté du déficit commercial américain vis-à-vis de l’Europe, qu’il estime à 300 milliards de dollars. Des données que la Commission européenne conteste, le chiffrant au contraire à 150 milliards d’euros (157 milliards de dollars) sur les biens uniquement, et de seulement 50 milliards une fois pris en compte l’excédent commercial américain dans les services. Le locataire de la Maison Blanche a aussi assuré que «l’UE a été conçue pour emmerder les Etats-Unis. C’était l’objectif et ils y sont parvenus. Mais désormais? je suis le président.»
Une formule qui n’a pas plu à l’ancien président du Conseil européen, Donald Tusk, qui a répondu ce jeudi que l’UE n’avait «pas été créée pour entuber qui que ce soit». L’actuel Premier ministre polonais a souligné que son but était en réalité de «maintenir la paix, d’instaurer le respect entre nos nations, de créer un commerce libre et équitable et de renforcer notre amitié transatlantique. C’est aussi simple que cela», a-t-il écrit sur X.
La Commission européenne a également répondu à l’annonce de ces nouveaux droits de douane dans un communiqué en affirmant qu’elle riposterait «fermement et immédiatement». «L’UE protégera toujours les entreprises, les travailleurs et les consommateurs européens contre les droits de douane injustifiés, a ajouté l’exécutif européen bombardant l’UE «plus grand marché de libre-échange au monde» ainsi que d’«aubaine pour les Etats-Unis».
Du côté du gouvernement français, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, a réagi ce jeudi matin sur Franceinfo en souhaitant une réaction «ferme et proportionnée» des partenaires européens. «L’Union européenne se doit de réagir de manière la plus ferme qu’il soit, de la manière la plus immédiate et j’insiste de la manière la plus proportionnée, parce que c’est comme ça que fonctionne», a martelé le ministre.
Le patron de Bercy, Eric Lombard, a également assuré que l’Union européenne «fera de même», si ses produits sont taxés à 25 % aux Etats-Unis. «Il est clair que si les Américains maintiennent des hausses de droits de douane, ce qui était annoncé par le président Trump, l’UE fera de même», a affirmé le ministre de l’Economie à l’occasion d’une réunion du G20 au Cap ce jeudi.
Des menaces qui ne semblent pas faire peur au président américain. «Ils peuvent essayer de le faire, mais les effets ne seront jamais les mêmes, parce que nous pouvons partir. Nous sommes la corne d’abondance, ce que tout le monde veut et ils peuvent tenter des représailles, mais ça ne marchera pas», avait-il théorisé lorsque les Vingt-Sept s’étaient déjà dit prêts à répliquer sur la question des droits de douane supplémentaires imposés à l’acier européen. A l’entendre, l’équation est simple pour les Etats-Unis : «Il suffit que nous n’achetions plus rien, et si c’est ce qui se produit, nous gagnons.»
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