Le Belge Maxime Carabin, double champion paralympique à Paris, accusé d’avoir menti sur son handicap

Le Belge Maxime Carabin, double champion paralympique à Paris, accusé d’avoir menti sur son handicap

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Pour les non-connaisseurs, c’est un champion d’exception. Mais pour ses concurrents, la performance réalisée par Maxime Carabin lors du 100 m et du 400 m est une vaste supercherie. Une enquête de la RTBF publiée mercredi 26 février met en lumière les accusations qui visent le Belge, double champion paralympique à Paris. Le para-athlète de 24 ans né à Liège est accusé d’avoir menti sur la réelle nature de son handicap et de tricher depuis plusieurs années.

Maxime Carabin dit souffrir d’une maladie rare depuis un accident survenu en 2019 alors qu’il disputait un match de handball. Il affirme avoir perdu l’usage de ses jambes et de sa main gauche. Depuis 2022, il concourt en fauteuil roulant dans la catégorie T52. Cette dernière regroupe les athlètes paralysés mais également tétraplégiques.

«Ma moelle épinière ne fonctionne plus comme elle devrait le faire, précise-t-il. Ça atteint très fortement mes membres supérieurs et les membres inférieurs sont touchés par cascade. Donc je suis en chaise comme une personne tétraplégique. Je n’ai pas de lésion nette, précise, mais la moelle a été touchée par une amyotrophie avec des noms très spécifiques», a détaillé mardi 25 février Maxime Carabin auprès de la télévision publique belge.

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La RTBF s’est procuré les conclusions du premier rapport d’examen effectué moins d’un an après l’accident qui aurait entraîné la tétraplégie de Maxime Carabin. Ces tests, qui permettent d’étudier le bon fonctionnement de la voie motrice et des voies de la sensibilité, sont régulièrement pratiqués en médecine pour repérer d’éventuelles anomalies telles que des liaisons de la moelle épinière. Or, les conclusions des tests de Maxime Carabin n’appuient pas la version défendue par le double champion olympique. «Nous retenons de vos examens les éléments suivants : les conductions des influx sensitifs et moteurs s’effectuent de manière strictement normale au niveau de votre moelle épinière. Ces données sont entièrement compatibles avec le reste de votre dossier qui ne démontre aucune lésion structurelle au niveau de votre moelle épinière ou de votre cerveau qui serait susceptible d’entraîner une paraplégie», précise le texte médical cité par la RTBF. Et d’ajouter : «Nous notons une discordance entre l’absence déclarée de perception des stimuli électriques ou laser et le caractère strictement normal des réponses cérébrales.»

Face à ce constat, la plupart des médecins qui ont examiné Maxime Carabin en Belgique ont considéré qu’il n’était pas éligible à la pratique du handisport en compétition puisqu’il ne répondait pas aux critères d’admission fixés par le règlement de classification médicale établi par la LHF, la Ligue Handispot Francophone. Mais le sportif a persisté. Et a réussi à obtenir sa classification dans la catégorie T52 en juin 2022. Pour cela, il a fourni une attestation, rédigée par un neurologue liégeois. Le document indique qu’il souffre de la maladie d’Hirayama, une pathologie rare observée principalement en Asie, qui serait la cause de sa déficience. Mais les spécialistes interrogés par la RTBF notent que cette maladie n’affecte que les membres supérieurs et ne peut pas être à l’origine d’une paralysie des jambes.

Surtout, relève le média belge, les médecins auraient fait l’impasse sur un examen des membres inférieurs du champion paralympique lors de la remise de sa classification, et il n’aurait ainsi subi aucun test au niveau des jambes ni des pieds. Sa classification a ensuite été confirmée en Suisse en 2023, et enfin à Dubaï en 2024.

Décryptage

Interrogé par la RTBF, le comité paralympique belge a reconnu que le dossier posait «beaucoup de questions». «C’est vrai que par le passé, j’avais déjà eu ou des collègues à moi avaient déjà eu des conversations avec des athlètes qui nous avaient fait part de leurs doutes, a abondé son directeur Olek Kazimirowski. Mais on n’avait jamais reçu le moindre élément probant ou la moindre preuve qui atteste de quoi que ce soit.»

Face aux doutes qui pèsent sur le handicap du belge, quatre concurrents d’origine suisse, autrichienne et lituanienne auraient déposé réclamation auprès du World Para Athletics, la Fédération iternationale de para-athlétisme ou encore l’IPC, le Comité international paralympique, pour réclamer sa disqualification. De son côté, le Liégeois se défend de toute imposture, et estime que ses concurrents «impuissants à le vaincre sur la piste, choisissent, pour tenter de l’abattre, la voie de la calomnie.»

Libération

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