:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/ZBXHGMRDDFGLJNAN4G6IGBN5GY.jpg)
Mieux vaut tard que jamais. La ville italienne de Salo, qui fut le siège de 1943 à 1945 de la République du même nom, un Etat fantoche créé par Mussolini et contrôlé par les nazis, a révoqué la citoyenneté d’honneur du dictateur, a-t-on appris ce jeudi 27 février auprès des autorités locales.
«Le 23 mai 1924, le commissaire préfectoral Salvatore Punzo, installé à la place du conseil municipal dissous, décidait d’accorder la citoyenneté d’honneur à Benito Mussolini, alors chef du gouvernement», a rappelé mercredi soir Evoli Tiberio, l’élu à l’origine de la proposition visant à révoquer cette citoyenneté, au cours d’une réunion du conseil municipal diffusée en ligne. Avant de poursuivre : «En cette année qui célèbre le quatre-vingtième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, de la libération et d’une nouvelle ère pour la vie de notre pays, et à la lumière des valeurs constitutionnelles que nous […] sommes appelés à représenter, cette motion demande que le conseil municipal révoque ladite citoyenneté.»
Le conseil municipal de la petite localité, sur le lac de Garde, a approuvé la révocation par 12 voix pour, trois contre et une abstention. «Nous ne supprimons pas cette page de notre histoire, aussi dramatique soit-elle», a fait valoir le maire de Salo, Francesco Cagnini, à la tête d’une coalition proche du centre-gauche. «Au contraire, notre volonté est d’aborder cette histoire comme elle le mérite, avec la volonté de l’approfondir, de la connaître et de faire connaître toujours mieux aux étudiants, aux citoyens et aux touristes, cette période qui a impliqué notre ville», a-t-il expliqué.
Des centaines de municipalités italiennes avaient donné la citoyenneté d’honneur à Mussolini avant la Seconde Guerre mondiale et des dizaines l’ont révoquée depuis. Au même moment où le conseil municipal prenait part au vote, des cris et sifflets s’élevaient, ceux d’une dizaine de militants fascistes opposés à la décision. Il n’y a toutefois pas eu plus d’incidents, en raison d’une forte présence policière.
Leave a Comment