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Dans ce bar bien connu de Montreuil (Seine-Saint-Denis), planté à l’angle d’un quartier animé, s’activent chaque jour des cohortes de télétravailleurs enchaînant les réunions de boulot informelles. La poétesse Lisa Ducasse, elle, attend, assise et presque sage, silencieusement absorbée par un livre la rendant apparemment hermétique au brouhaha ambiant. Elle a sorti son premier album, Iléisme, fin janvier. Franco-mauricienne, Lisa Ducasse l’a pensé et écrit sur plusieurs continents, entre les racines insulaires, le gris francilien et l’évasion en Amérique du Sud : «Partir, c’est chercher ce qui ne nous est pas familier et réadapter son regard en conséquence, décrit-elle. L’écriture, c’est, entre autres, parvenir à réadapter son regard sur les choses et les gens autour de soi. J’aime l’émerveillement que cela procure parce qu’il nous rappelle ces temps d’enfance où l’on était plus sensible, plus heureux certainement. Je vois la poésie comme la transposition de jeux d’enfant.»
Ce goût de la fuite par les mots, elle le tient de ses parents mauriciens. D’un côté, Michel Ducasse, poète et traducteur de chansons françaises en créole. De l’autre, Shenaz Patel, journaliste et écrivaine, militante de gauche et féministe reconnue, dont elle a hérité des traits. Elle a grandi à Beau Bassin, l’une des plus grandes villes de Maurice, dans un environnement forcément propice à l’écriture. «Ça a toujours été une évidence, j’y ai pris goût naturellement, depuis toute je
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