«Beauty Food» : des cafés branchés aux grands hôtels parisiens, la nutricosmétique fait recette

Visage caché derrière un masque diffusant une angoissante lumière rouge, Julie, 19 ans, se délecte d’une potion bleue servie dans un gigantesque verre en forme d’arrière-train. On croirait le début d’un rêve bizarre ou d’une dystopie un poil alambiquée. C’est en fait le récit d’une scène banale au 48 Collagen Café (IXe arrondissement de Paris) – le 48 pour les intimes, comme Julie qui s’y rend régulièrement pour «redonner de l’éclat» à sa peau de bébé. Car ici se retrouvent «initiés de la beauté et passionnés de beau, pour consommer des boissons chaudes et froides [mais aussi des encas, ndlr] contenant comme ingrédient principal le collagène marin», dixit le site Internet du café.

Des breuvages ultra-photogéniques et prétendument bons pour l’épiderme, qui se sirotent depuis des sièges dotés d’un champ électromagnétique censé réduire le stress. Et qui peuvent donc s’accompagner d’une séance de lumière LED supposée, comme le collagène, estomper les signes de l’âge. Monté en 2021 par l’entrepreneuse Amandine Fornot, le 48 est devenu, en l’espace de cinq ans, l’ambassade de la «beauty food» – comprenez, une alimentation pensée pour contribuer à la beauté de la peau – sur le sol français. D’ici septembre, le Maroc aura aussi la sienne puisque la «gourou du bien-être», comme elle s’autoproclame sur son compte Instagram aux 17 000 abonnés, a prévu d’y dupliquer cinq fois son concept (à Rabat et à Tanger notamment). Devraient suivre dans la foulée Mumbai,