Ménades, DJ Python, Baby Volcano, Kriill… la playlist du cahier musique de «Libération»

Français ou anglais ? Le rock français se prend souvent la tête sur ces questions linguistiques dans l’enjeu dépasse le seul cadre des quotas radios. La langue de Shakespeare sonne mieux, mais l’utilisation de notre grammaire permet certainement une singularité rafraîchissante. Au final, pourquoi choisir ? Ce quintet parisien alterne les deux options tout au long de son premier album. Comme la réussite est au bout, on ne saurait leur donner tort. Quasiment six ans d’existence, un passage remarqué lors du dernier Rock en Seine, ces cinq «sales gosses», selon leur définition, ont semé sur leur route depuis un premier EP en 2022 des petites bombes énervées à l’énergie rebelle.

Le groupe bénéficie avec la chanteuse-autrice Eva Bottega d’une front woman de premier choix dont les textes souvent virulents, se gueulent le poing levé bien haut (la charge anti-patriarcat Une balle de plus). Mais ses camarades, les deux guitaristes Max Rezai et Dauphin Gallo, le batteur François Couac et la bassiste Ambre Tholance lui fournissent un parfait écrin, rouleur compresseur entre power pop et punk, dans lequel elle peut s’épanouir. Autour de leur grande référence, Idles, s’agitent Velvet Underground, Bikini Kill, Amyl & the Sniffers, Viagra Boys ou Wet Leg pour la cartographie des inspirations d’une formation sûre, à juste titre, de ses qualités explosives, et qui n’hésite pas à la faveur de tournées en Allemagne ou aux Etats-Unis à montrer que le rock d’ici n’a rien à envier à celui de là-bas. Ménades qui tire son nom de figures rageuses de la mythologie grecque, est aux portes d’inventer la sienne.

C’est une des personnalités les plus intrigantes de la scène électronique de ces dernières années. Ce nouveau roi deep-techno-dub sait utiliser à merveille des chanteuses pour nous plonger dans les limbes. Higher !

Difficile d’éviter le cliché de «tornade» pour l’éruptive artiste suisso-guatémaltèque. Cet extrait d’un prochain EP est une arme reggaeton-punk-rap où elle clame à tue-tête : «Je sais me relever». On n’en doute pas.

Du nom de ses minuscules crevettes que kiffent les baleines. Dans l’océan du music biz, ce trio parisien ne nage pas la brasse coulée mais bien un crawl limpide au fil de cette pop langoureuse. Du slow.

Ceci n’est pas une chanteuse, mais le groupe du belge chanteur multi-instrumentiste Fabrice Detry. On ne sait pas trop si c’est post-punk, new wave ou pop scientifique. Mais qu’importe : The Freak c’est chic.

Nouvelle collaboration de Thom Yorke avec le vétéran de l’electronica australienne, Mark Pritchard autrefois connu sous le nom d’Harmonic 313. Un titre lent, désenchanté et psychédélique qui s’imprime durablement.