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L’édito d’Alexandra Schwartzbrod
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Si le procès de Dominique Pelicot et de ses 50 coaccusés a déjà marqué l’histoire des violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, il en restera surtout l’incroyable détermination et les propos extrêmement forts de la plaignante.
Dans l’histoire des violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, il restera quelques dates clés qui auront chaque fois permis d’avancer d’un cran dans la prise de conscience d’une réalité longtemps tue ou étouffée. L’affaire Harvey Weinstein en 2017, à l’origine du mouvement #MeToo qui a libéré la parole des femmes. Les publications en 2020 du Consentement, de Vanessa Springora puis, en 2021, de la Familia grande de Camille Kouchner qui ont montré que tous les milieux étaient concernés par ces violences. Les révélations sur les propos et agissements de personnalités comme Patrick Poivre d’Arvor ou Gérard Depardieu. Et enfin, en cette fin 2024, le procès de Dominique Pelicot et de ses 50 coaccusés dont il restera surtout l’incroyable détermination et les propos extrêmement forts de la victime, Gisèle Pelicot.
«Je voulais que toutes les femmes victimes de viol puissent se dire “Mme Pelicot l’a fait, on pourra le faire”. Quand on est violée, on a honte, mais ce n’est pas à nous d’avoir honte, c’est à eux de l’avoir», a déclaré mercredi cette femme de 72 ans en reconnaissant être «totalement détruite» et incapable de comprendre comment «ce mari, qui était l’homme parfait, a pu en arriver là». Même si elle refuse d’utiliser ce mot, il aura fallu un immense courage à cette femme détruite pour surmonter les regards, les railleries et même les suspicions, à seule fin de «lever le voile sur le viol» et de «faire avancer la société», en gros de transmettre son courage à toutes ces femmes victimes de violences qui n’osent pas, par peur ou honte, désigner leur agresseur. Ce courage, Gisèle Pelicot le transmet aussi à nous toutes et nous tous à qui il appartient de changer les codes et de faire preuve d’une vigilance de chaque instant. «Gisèle Pelicot nous indique le chemin, écrit dans Libération la journaliste et essayiste Laure Adler, celui de la résistance collective et de la solidarité.»
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