Les spectacles à voir en ce moment : «l’Esthétique de la résistance» de Sylvain Creuzevault, «Close Up» de Noé Soulier et Swann Arlaud chez Harold Pinter…

Les spectacles à voir en ce moment : «l’Esthétique de la résistance» de Sylvain Creuzevault, «Close Up» de Noé Soulier et Swann Arlaud chez Harold Pinter…

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Pour aider nos lecteurs à s’y retrouver dans une offre culturelle foisonnante, les journalistes du service Culture de Libé déblaient le terrain et vous livrent l’essentiel de ce qui leur a plu dans l’actualité des spectacles de danse, cirque ou théâtre. Et tous les samedis, notre Top 10 de la semaine, toutes disciplines confondues. Retrouvez l’ensemble de nos sélections.

Adaptation de l’ouvrage de Peter Weiss, l’enthousiasmant spectacle de Sylvain Creuzevault invite le public à une expérience rare et immersive autour d’un groupe de résistants communistes face au nazisme. Creuzevault et ses (excellents) acteurs et techniciens (régie, lumière), issus du «groupe 47», la promotion sortante de l’école du Théâtre national de Strasbourg, opèrent sans céder à l’épopée ni à l’illustration. On demeure dans l’intimité du texte, et la mise en scène accentue sa substance rêveuse, drôle, tragique. Relire notre critique à l’occasion du passage du spectacle à Bobigny.

Le spectacle de Petr Forman, adaptation d’un poème persan du XIIe siècle, est une fable charmante et intemporelle sur la manière d’échapper à la tyrannie, qui résonne particulièrement avec notre actualité affolante. Retrouvez notre critique.

Il rempile pour la 4e édition à la Ménagerie de Verre : dix spectacles de danse et performances, souvent émergents. Tsirihaka Harrivel, qui collabore avec Vimala Pons, et relie dans Cruel trop tard le cirque, le music-hall et les arts performatifs ; Xavier Le Roy, artiste mais aussi docteur en biologie moléculaire, qui étudie la figure du monstre sous toutes les coutures dans Monstres de circonstances ; ou la chorégraphe Zoé Lakhnati qui a collaboré avec Mette Ingvartsen, Mathilde Monnier, Leïla Ka ou Némo Flouret avec son spectacle This is la mort.

François Cluzet remonte sur scène après vingt-cinq ans pour jouer avec justesse un patient interné en unité psychiatrique, dans l’adaptation d’un roman de Denis Michelis, mise en scène par Emmanuel Noblet. Lire notre critique.

En 1978, le Britannique Harold Pinter publie Trahisons. Quatre ans plus tard, la pièce est créée en France, où, depuis, elle revient régulièrement à l’affiche. Comme en ce début d’année, dans une mise en scène de Tatiana Vialle, qui, au théâtre de l’Œuvre, dirige son fils, Swann Arlaud, entouré de Marie Kauffmann et de Marc Arnaud. La pièce rejoue le micmac d’un triangle amoureux en commençant par la fin. Lire notre critique.

Tiago Rodrigues, aujourd’hui directeur du festival d’Avignon, reprend un spectacle qui a marqué son parcours. Porté par la beauté de la langue portugaise, Antoine et Cléopâtre ausculte la grande histoire par le prisme du couple.

C’est un spectacle double, qui commence et s’achève dans le silence et la pantomime : le visage tendu, yeux fermés et joues gonflées d’un vieillard ; les bouches grimaçantes de tout un chœur. La troupe de la Comédie Française s’empare de deux pièces de l’écrivain belge. Une fiction d’épouvante réussie, pleine de tension dramatique. Lire notre critique.

Spectacle dense, foisonnant, saga intimiste aux péripéties internationales où se déploient une demi-douzaine de personnages, avec des mises en perspectives géopolitiques détonantes, au beau milieu d’une enquête drolatique et sérieuse sur la disparition de l’homme de Néandertal et de ce qu’il en reste dans l’ADN de l’Homo sapiens invasif d’aujourd’hui : la pièce de David Geselson virevolte à travers les défis scientifiques sans jamais nous égarer. Virtuose. Lire notre critique.

Le metteur en scène balade en musique son chagrin d’amour, de saynètes en numéros de cabaret. Samuel Achache étreint pendant deux heures d’un spectacle fort aimable l’idée romantique, en la passant aux épreuves familières chez lui du pastiche et d’un détournement musical travaillé avec Florent Hubert. Lire notre critique lors d’un festival d’Avignon.

Certaines jeunes filles refusent de se nourrir à l’adolescence. Antigone, elle, revue et comprise par la metteuse en scène Tamara Al Saadi, manifeste son opposition par le silence comme l’indique le titre de la pièce en lettre majuscule, TAIRE. La pièce croise le parcours d’Eden (merveilleuse Chloé Monteiro), enfant placée à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui, à cause d’un règlement inique, est séparée de sa première famille d’accueil aimante, et du fameux personnage de Sophocle pour dire ce que l’on tait, faute d’y prêter attention : les attaques en France aux droits des enfants confiés à l’ASE. Notre critique.

La metteuse en scène présente un «spectacle augmenté» sur l’adolescence et les masques qu’on porte et dont il faut bien se défaire durant cette intense période de la vie. D’abord sur Instagram, où les personnages Marilou, Jules-Elie, Alma… ont un compte que l’on peut suivre. Puis, dans le hall du théâtre, une heure avant la représentation, où une expérience de réalité virtuelle (VR) permet de prendre la place d’un des six personnages invités à une soirée chez Alma. Et sur la scène enfin, où nous les retrouvons tous, cette fois-ci incarnés par des comédiens, au lendemain de la soirée que nous venons de vivre. Lire notre reportage.

Le patron de la Comédie-Française magnifie l’œuvre de Paul Claudel grâce à de grandes toiles peintes esquissant paysages marins et ciels picturaux, et aux costumes démesurés signés Christian Lacroix. C’est toute la force du travail d’Eric Ruf : donner à voir le spectacle de la pensée qui prend forme sur le plateau, une pensée incarnée à l’image des héros claudéliens qu’on pensait a priori éthérés, contenus dans une prose au lyrisme pénible. Tout le contraire ici.

Avec Jeanne Balibar dans le rôle du héros de Cervantès, Gwenaël Morin livre un spectacle gracieux et réussi dont la fragilité et l’imperfection font surgir toute la puissance d’une pièce au propos résonnant avec le contexte actuel.

Adaptée des minutes du procès de Jeanne d’Arc, la pièce jouée par Judith Chemla met en lumière et en chants l’irréductibilité du destin de la guerrière et de sa condition de genre. Elle, enfermée sur une scène en polygone de bois, eux qui la dominent sur l’immense écran en fond de scène, pour un procès qui se joue désormais entre ces deux espaces, et deux temporalités. Sur qui ou quoi Jeanne peut-elle s’appuyer quand le texte appartient aux hommes d’en haut, et que sa partition lui impose de répondre d’en bas ? Lire notre critique

Après le succès de son adaptation de Réparer les vivants, Emmanuel Noblet met en scène un roman de Tanguy Viel qui relate le jugement d’une affaire d’escroquerie. Une fable politique sur fond de lutte des classes aux accents mystiques.

Ils ont une pêche et une virtuosité, ces danseurs de Noé Soulier ! Vêtus en jean et tee-shirt ou débardeur, ils avaient emporté le public du festival d’Avignon, l’été dernier, dans Close Up, l’énergique dernière création du plus cérébral des chorégraphes français. Au son de pièces de Bach exécutées par le quintette tout féminin d’Il Convito sur scène à leurs côtés, ils ondulent, se replient, repartent, leurs corps comme possédés par une transe, puis s’arrêtent en plein vol, et redémarrent, extraordinairement fluides.

Le Flamand, ambassadeur d’une danse-théâtre survoltée, livre une relecture de l’Olympe entre chorégraphie vertigineuse et esthétique Game of Thrones. Pendant deux heures (respect infini aux danseurs qu’on applaudissait pour leur première représentation à la scène nationale de Cergy-Pontoise), sa danse fait merveille sur le canevas de l’Olympe en faisant bondir et courir comme dans des jeux vidéo de kung-fu les nombreux enfants de Zeus et d’Héra, bâtards maltraités, rejetons aux superpouvoirs légendaires. Notre critique.

Ancien nageur formé à la kinésithérapie, ex-champion de la version portugaise de So You Think You Can Dance, le chorégraphe passionne toujours plus avec ses mix baroques et son goût pour les danses de club contestataires. Il présente en France deux spectacles, A Folia et CARCASS. Là où ses comparses privilégient souvent une approche documentaire des danses sociales, important sur scène des pratiques underground pour montrer l’étendue de leur vocabulaire ou évoquer leur ancrage sociopolitique, lui en fait plutôt le subconscient de fantaisies pétaradantes à fort capital fictionnel, poussant l’art du mix temporel et géographique dans des dimensions baroques. Lire notre portrait.

Dans un seule en scène angoissé, garanti sans tartines de développement personnel, l’humoriste se répand encore brillamment en névroses et observations cinglantes. Signer ici le seule en scène le plus diablement bien écrit qu’on ait vu depuis des lustres lui donne tous les droits de nous tenir la jambe. Retrouver notre critique.

De retour après des adieux à la scène écourtés, l’humoriste passe son public au gril d’un nouveau spectacle en partie improvisé, chaleureusement destructeur.

Chaque jour, retrouvez les choix du service Culture de Libé : expositions le lundi, théâtre, danse et opéra le mardi, sorties ciné le mercredi, musique le vendredi, séries le dimanche… et le Top 10 de la semaine le samedi. Tout ce qui nous a plu (et parfois déplu) dans l’actualité de la culture.

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