Quand guerre rime avec cyber

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Biodiversité, espace, intelligence artificielle, éducation… Coups de projecteur sur les conférences et rencontres organisées à la Cité des Sciences et de l’Industrie. Aujourd’hui, «Nouvelles technologies, nouvelles guerres ?», et également les mardis 11, 18 et 25 mars à 18 h 30.

Attaques sur les réseaux sociaux ou les infrastructures Internet, les technologies numériques se sont muées en une décennie en véritable champ de bataille. Chercheur associé au centre Geode (Géopolitique de la datasphère, université Paris-8) et à l’Ifri, Julien Nocetti (qui participera à la table ronde du 11 mars) nous explique ces cyberconflits.

Lorsque l’on parle de technologies numériques, peut-on détailler ce que cela regroupe ?

Ce terme fait référence aux appareils, systèmes et ressources numériques qui permettent de créer, stocker et traiter des données. Plus généralement, on y lie ce qui forme les trois couches d’Internet : d’abord, les infrastructures nécessaires au fonctionnement d’Internet, les centres d’hébergement de données, les câbles terrestres et maritimes qui assurent leur transfert. Ensuite, on trouve la couche logique relative aux logiciels, aux serveurs web, moteurs de recherche et systèmes de chiffrement. Puis enfin, les contenus que chacun d’entre nous publie et partage via mail, messageries instantanées ou réseaux sociaux.

Ces trois niveaux de technologies sont aujourd’hui devenus des cibles ?

En effet, depuis plus d’une dizaine d’années, les tensions et les rivalités se multiplient et se concentrent sur ces technologies. Disons que pour des puissances hostiles, elles sont devenues un moyen commode d’attaquer en s’affranchissant de toute responsabilité. Le grand public le ressent notamment sur les réseaux sociaux, avec des campagnes de manipulation de l’information qui rythment notre vie démocratique. Les infrastructures globales sont également ciblées. On a pu le voir avec la guerre en Ukraine, où des datacenters et des antennes de télécommunications ont été attaqués par l’armée russe. Les réseaux hospitaliers, ceux des équipes humanitaires sur des terrains de conflit souffrent aussi de cyberattaques. On parle beaucoup de l’Ukraine, pourtant ça existe ailleurs : de la Syrie il y a quelques années, en passant par les relations entre l’Inde ou la Chine, ou les deux Corées.

Quelles réponses peuvent être apportées à cette guerre dite «hybride» ?

Une quantité d’initiatives sont évoquées pour faire face à ces risques au sein de l’Union européenne, et il faut bien constater la difficulté à mettre d’accord vingt-sept pays sur des questions de souveraineté nationale. D’autant plus qu’au sein des Etats membres il existe un décalage de perception des menaces et du lien à entretenir avec les Etats-Unis. Passé ce constat, il convient aussi de rendre responsables les grandes plateformes privées, qui se sont trop longtemps dédouanées de leur rôle social et géopolitique. La difficulté principale des prochaines années sera de traiter simultanément deux menaces : l’une des régimes autoritaires, l’autre des Etats-Unis de Donald Trump, sans perdre de vue la nature du projet européen.

Libération

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