«Black Dog» réussit son paria

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Variation sur un thème éprouvé : l’animal comme témoin silencieux de la prodigieuse connerie des hommes. Du cheval d’Aguirre (Werner Herzog, 1972), abandonné sur une berge et fixant ses maîtres en route vers leur perte, à la chienne Bella de N’attendez pas trop de la fin du monde (Radu Jude, 2023), spectatrice embarrassée d’un tournage concentrant toutes les défaites et ignominies de notre époque, jusqu’au prodigieux Flow (Gints Zilbalodis, 2024), où les animaux, débarrassés des êtres humains, doivent encore tenter de survivre dans le désastre et les ruines qu’ils leur ont laissés. Dans Black Dog, ils ne sont pas un mais toute une armée, dispersée, inquantifiable : des chiens qui errent en meute, abandonnés par leurs maîtres, dans une ville fantôme de l’ouest de la Chine, aux portes du désert de Gobi. Et dont on veut bientôt se débarrasser pour raser, reconstruire, relancer la machine. «Il faut abattre les chiens si on veut des usines», dit l’un des habita

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