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Le nom Liu Jiakun ne vous dit rien ? C’est normal. L’architecte, originaire de Chengdu, en Chine, n’a pas construit en dehors des frontières de son pays – et n’a pas encore de fiche Wikipédia. Mais cet anonymat, en dehors des spécialistes de l’architecture, devrait prendre fin. Ce mardi 4 mars, le Chinois vient d’être couronné du 54e prix Pritzker, équivalent d’un Nobel pour la discipline, après le Japonais Riken Yamamoto l’an passé. Il s’agit du deuxième créateur chinois à recevoir cette distinction, après Wang Shu en 2012.
De nouveau, le Pritzker 2025 a choisi de récompenser ce qu’il nomme une architecture du «quotidien». «Dans un contexte mondial où l’architecture peine à trouver des réponses adéquates aux défis sociaux et environnementaux qui évoluent rapidement, Liu Jiakun a fourni des réponses convaincantes qui célèbrent également la vie quotidienne des gens», explicite le communiqué annonçant le prix.
Né en 1956, ce passionné de littérature a signé depuis les années 90 avec son équipe une trentaine de bâtiments ouverts au public (centres commerciaux, bureaux, musées, églises, logements), qui revisitent la tradition chinoise sans renier l’innovation, dont West Village, un immense ensemble d’habitations de Chengdu en forme de U, avec des passerelles métalliques, qui abrite un stade de foot et un grand jardin. «Il défend le pouvoir transcendant de l’environnement bâti, en harmonisant les dimensions culturelles, historiques, émotionnelles et sociales, en se servant de l’architecture pour forger une communauté, inspirer la compassion et élever l’esprit humain», défend encore le jury du Pritzker. L’intéressé, professeur invité à l’Ecole d’architecture centrale des beaux-arts de Pékin, cité dans le même communiqué, remercie : «L’architecture devrait révéler quelque chose, elle doit abstraire, distiller et rendre visible les qualités intrinsèques des populations locales.»
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