Jean-Michel Aphatie mis en retrait de l’antenne de RTL après sa comparaison entre Oradour-sur-Glane et les massacres en Algérie

Ce mercredi 5 mars, une petite modification s’est glissée dans la grille de RTL. Contrairement à l’habitude, sur les coups de 9 heures, les auditeurs de la station du groupe M6 n’ont pas entendu le journaliste Jean-Michel Aphatie. La faute à une «mise en retrait» décidée par la radio après des propos tenus la semaine dernière comparant le massacre d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) à ceux perpétrés par la France en Algérie. «D’habitude, le mercredi, Jean-Michel Aphatie est avec nous pour débattre. Ce matin, Jean-Michel n’est pas là, a expliqué l’animateur Thomas Sotto. En effet, mardi dernier, lors d’un débat face à vous, Florence Portelli, Jean-Michel a effectué un parallèle entre certains actes commis pendant la colonisation de l’Algérie et des crimes nazis. Une comparaison que la direction considère inappropriée et qui a choqué beaucoup, beaucoup d’entre vous.» Contacté par Arrêt sur images, l’intéressé ne se dit pas choqué par la décision de RTL et affirme qu’il devrait être de retour la semaine prochaine.

Mercredi 26 février, le studio de RTL a donc été le théâtre d’un débat animé entre le chroniqueur et la vice-présidente LR de la région l’Ile-de-France, Florence Portelli à propos de l’Algérie dans un contexte de vives tensions entre Paris et Alger sur la question des OQTF. Pour Jean-Michel Aphatie, la France à une culpabilité légitime vis-à-vis du pays du Maghreb à cause des exactions commises pendant la période de colonisation. «Parce qu’on les a massacrés. Parce qu’on l’a jamais reconnu», affirme le journaliste. Qui développe, à raison : «Vous savez, chaque année en France, on commémore ce qu’il s’est passé à Oradour-sur-Glane, c’est-à-dire le massacre de tout un village. On en a fait des centaines, nous, en Algérie. Est-ce qu’on en a conscience ?» De quoi faire bondir l’élue dans le studio. Et la droite et l’extrême droite sur les réseaux sociaux.

«La comparaison osée par Jean-Michel Aphatie est une odieuse falsification de l’histoire et une insulte à tous les rapatriés d’Algérie», a, par exemple, écrit le président du Rassemblement national Jordan Bardella sur X. Pour son allié Eric Ciotti, «Jean-Michel Aphatie a endossé le rôle d’un prédicateur algérien», tandis que Florence Portelli a accusé le journaliste de «cracher sur la France et de faire le jeu de la propagande de la dictature algérienne qui tend à effacer les massacres commis par les islamistes et à attiser la haine contre notre pays». Sans surprise, les figures du groupe Bolloré leur ont emboîté le pas à grands coups d’éditos ou de débats sans fin. Alors même que plusieurs historiens donnent raison à Aphatie auprès de Checknews dans un article daté du 26 février. Même si nombre d’entre eux regrettent le parallèle avec les actions du régime nazi.

Au-delà des simples réactions, de nombreux auditeurs ont saisi l’Arcom. Dans la foulée, cette dernière a annoncé avoir ouvert le 26 février une instruction liée à la séquence. Instruction qui, pour l’heure, n’a abouti sur aucune sanction.