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«C’est sous cette voûte que disparaît le Flon.» Le décor a tout d’une scène de crime : au bord d’une petite rivière, au fond d’un vallon que le soleil rechigne à visiter, avec pour seul horizon l’immense cheminée d’un incinérateur, face au gouffre d’un tout-à-l’égout qui exhale la fumée chaude des entrailles de la ville. La victime : le Flon, une rivière qui prend sa source à une petite dizaine de kilomètres au nord de la ville de Lausanne. Le crime : avoir modifié son lit, puis l’avoir recouvert sous des pelletées de gravats et de détritus pour le faire oublier – le Flon est aujourd’hui une rivière fantôme, évacuée honteusement de Lausanne lors de sa résurgence vers le lac Léman. On connaît ici le coupable : le développement urbain au XXe siècle.
On a aussi un certain nombre d’idées sur le mobile : une conception de l’aménagement du territoire qui ne s’encombrait pas d’idées sur l’écologie. Ce que cherche la quinzaine d’enquêteurs, en cet après-midi ensoleillé de janvier, en arpentant les environs de la rivière, c’est à mieux comprendre «l’état de santé du bassin-versant». Pour cela, ils ont un outil : un «diagnostic biorégional du territoire», une méthode dérivée du biorégionalisme, courant de pensée qui appelle à réfléchir au territoire en fonction de ses caractéristiques écosystémiques. L’enjeu de l’enquête est donc de taille : défin
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