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Au moment où l’Europe se réarme pour soutenir Kyiv, la Russie poursuit son pilonnage. Les forces du Kremlin ont une nouvelle fois lourdement bombardé dans la nuit de jeudi au vendredi 7 mars les infrastructures énergétiques de l’Ukraine. A travers tout le pays, les infrastructures énergétiques et gazières ont été la cible de «bombardements massifs de missiles et de drones», a écrit ce vendredi matin le ministre de l’Energie, Guerman Galouchtchenko sur Facebook.
«La Russie tente de nuire aux Ukrainiens ordinaires en bombardant les installations de production d’énergie et de gaz, sans abandonner son objectif de nous priver d’électricité et de chauffage, et en causant le plus grand préjudice aux citoyens ordinaires», a déploré le ministre. «Toutes les mesures nécessaires sont prises pour stabiliser l’approvisionnement en énergie et en gaz», a-t-il ajouté.
Décryptage
Des alertes aériennes ont été déclenchées dans tout le pays pendant la nuit, avec des dégâts et des blessés signalés dans plusieurs régions. Cinq personnes ont été blessées à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, selon les autorités. A Ternopil (ouest), selon le gouverneur de la région Iacheslav Negoda, «des missiles ont touché une installation industrielle critique», sans faire de victime. Il a averti de possibles restrictions sur l’approvisionnement en gaz. Plus tôt dans la nuit, des dommages à des infrastructures critiques avaient été signalés dans la région d’Odessa, dans le sud du pays.
La veille, des frappes russes sur un hôtel de Kryvyï Rig (centre) avaient fait 4 morts et plus de 30 blessés, selon les autorités. Des «citoyens américains et britanniques», bénévoles pour une ONG qui étaient hébergés dans cet hôtel, ont survécu, avait précisé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Une semaine après la très vive altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche, l’Ukraine fait face au gel de l’aide militaire américaine, mais aussi à l’interruption du partage de renseignements avec Kyiv. Cette décision entrave la détection précoce des frappes ennemies, selon des experts.
Face au désengagement américain, les 27 dirigeants européens, réunis jeudi en sommet exceptionnel à Bruxelles, ont donné leur feu vert au plan de la Commission européenne, baptisé «Réarmer l’Europe», qui vise à mobiliser quelque 800 milliards d’euros, soulignant «la nécessité d’accroître substantiellement les dépenses en matière de défense». Dans leurs conclusions, les membres de l’UE, à l’exception de la Hongrie, ont convenu notamment qu’»il ne peut y avoir de négociations sur l’Ukraine sans l’Ukraine».
Ces bombardements interviennent au lendemain d’un sommet des 27 dirigeants européens qui, face au désengagement de Washington dans le conflit, ont affiché jeudi à Bruxelles leur volonté de renforcer les capacités de défense du continent. Une rencontre est par ailleurs prévue mardi en Arabie saoudite entre des délégations américaine et ukrainienne afin de définir «un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial», selon l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenseky a de son côté annoncé jeudi qu’il se rendrait lundi lui aussi en Arabie saoudite pour y rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. «Après cela, mon équipe restera en Arabie saoudite pour travailler avec nos partenaires américains», a-t-il ajouté sur X, assurant que l’Ukraine veut obtenir une «paix rapide et durable» pour mettre fin à l’invasion russe. Son homologue américain Donald Trump a lui aussi déclaré qu’il comptait se rendre en Arabie saoudite, mais sans donner de date précise.
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