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«Dès son arrivée à la maison d’arrêt d’Evreux, Mohamed Amra a eu l’intention de s’évader». Ce vendredi 7 mars, la procureure de Paris a donné une conférence de presse, dans laquelle elle est revenue sur l’évasion sanglante du narcotrafiquant le 14 mai au péage d’Incarville (Eure). Après neuf mois d’enquête, les autorités savent que Mohamed Amra a tenté à plusieurs occasions de se faire la belle.
«Nous le savons par la lecture de certains échanges entre Mohamed Amra et ses comparses. Il a envisagé de scier les barreaux de sa cellule», affirme la procureure, Laure Beccuau. Une semaine avant l’évasion réussie, Mohamed Amra avait déjà fait une première tentative le 7 mai lors d’une convocation au tribunal, mais avait échoué en raison d’un signalement de citoyens auprès de la gendarmerie concernant des véhicules suspects, contraignant les complices d’Amra à prendre la fuite.
Lors de son évasion réussie du 14 mai, Mohamed Amra n’avait «pas été surpris» par l’attaque du fourgon. «Les auditions glaçantes des agents pénitentiaires» ont démontré qu’«il s’y attendait au contraire», qu’il connaissait l’équipe «qui ne l’a jamais menacé» et qu’il avait eu une «participation active pour s’extraire du fourgon», a insisté la procureure.
Huit suspects, interpellés lundi 3 mars dans le cadre des investigations, sont présentés ce vendredi à trois juges d’instruction en vue de leur probable mise en examen, a également annoncé la procureure de Paris. Ils seront ensuite présentés à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui statuera sur leur placement en détention provisoire, a précisé Laure Beccuau. Parmi les suspects «figurent notamment les acteurs principaux de cette étape de la cavale» de Mohamed Amra dans un appartement loué à Compiègne (Oise) à partir de mai 2024 que le narcotrafiquant a quitté en octobre, a précisé la procureure. Au total, vingt personnes, dont Mohamed Amra, ont été mises en examen dans cette information judiciaire à la «dimension tentaculaire, hors normes», a-t-elle souligné.
Des «moyens d’enquêtes extraordinaires» ont été engagés pour identifier le commando : «800 techniques spéciales d’enquête ont été autorisées dans ce dossier», avec «440 interceptions téléphoniques et géolocalisations, de véhicules, de captations de données, d’images», a énuméré la procureure.
Mohamed Amra, aujourd’hui âgé de 30 ans, s’était évadé le 14 mai 2024 alors qu’il avait été extrait de sa cellule en Normandie pour être amené à un juge d’instruction qui devait l’interroger. Un commando en avait alors profité pour attaquer, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut, le fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure) pour le libérer, tuant deux agents pénitentiaires, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, et en blessant trois autres. Après neuf mois de cavale, il a été arrêté en Roumanie le 22 février, remis à la France le 25 et mis en examen et placé à l’isolement dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne).
Mis à jour à 18 heures avec davantage de précisions et la présentation, devant les juges d’instruction, des huit suspects interpellés.
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