A Bagnolet, le lieu d’accueil pour les jeunes femmes victimes de violences sauvé de la fermeture

A Bagnolet, le lieu d’accueil pour les jeunes femmes victimes de violences sauvé de la fermeture

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On ne le rappelle jamais trop : les associations de lutte contre les violences faites aux femmes sont exsangues, croulant sous des demandes d’accompagnement croissantes et des financements publics ne suivant pas la cadence. Tout comme il ne faut jamais perdre de vue la force d’une mobilisation collective. En 2024, le lieu d’accueil et d’orientation (LAO) Pow’Her à Bagnolet, dédié aux 15-25 ans, que Libération avait suivi en reportage, était à deux doigts de fermer ses portes faute de trésorerie. Porté par une collecte participative de 55 000 euros, le LAO a pu se stabiliser financièrement. L’équipe de neuf salariés est, elle, de nouveau au complet.

Premier accueil de jour dédié aux jeunes filles et jeunes femmes victimes de violences, un public particulièrement concernées par les violences, et souvent hors des radars des structures d’accompagnement classiques, le LAO – qui était encore unique en France l’année dernière – a pu compter sur le soutien «de près de 1 000 donateurs venant de tous les départements et de sept pays à l’international, dénombre Amandine Maraval, directrice générale de l’association Pow’Her. On a senti un soutien très riche de personnalités, de jeunes, de voisins et ça nous a donné de la force dans cette période de questionnement.»

Autrefois chapeautée par l’association FIT une femme un toit, le LAO a également pu s’en émanciper, fondant sa propre association. Lauréate 2024 du concours de la fondation «la France s’engage», créée en 2014 par François Hollande, la structure bénéficiera d’un accompagnement sur trois ans. «Dans un premier temps, notre objectif est de consolider le LAO actuel et à plus long terme d’en développer ailleurs. On sait que les besoins sont importants pour les jeunes femmes victimes de violences», projette Amandine Maraval, en se fixant un horizon entre 2026 et 2027. L’idée serait, à ce moment-là, de partager leur expérience et leurs valeurs. «C’est un travail en collectif avec les filles, on les aide à retrouver leur place dans la société en tant que citoyennes. Au-delà de les protéger des violences, c’est un enjeu d’émancipation par elles et pour elles», résume Amélie Videau, secrétaire et membre du conseil administration. En cinq ans, 680 jeunes femmes ont été accompagnées.

Mais l’indépendance a un coût. Pow’Her doit se reconstituer une trésorerie propre. A l’approche de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, une nouvelle campagne de financement participatif a ainsi été lancée, mardi 4 mars, pour «permettre l’envol», appuie Amélie Videau. «A chaque campagne, c’est un poste supplémentaire d’un salarié qui est anticipé», explique Amandine Maraval. Désormais sortie de cette situation de crise, l’équipe souhaite continuer à porter la lumière sur l’importance d’une prise en charge spécifique de ces adolescentes et jeunes adultes abîmées par la vie. Souvent victimes dès leur plus jeune âge, nombre d’entre elles sont passées par l’aide sociale à l’enfance. «Il faut une spécialisation des politiques publiques sur ces publics plus jeunes, les conséquences immédiates des violences sur leurs vies sont différentes», explique Amélie Videau. Cette année sera donc celle de «l’enracinement», résume Amélie Videau en appelant à la création d’un comité interministériel dédié sur ce sujet. Plusieurs ministres déléguées à l’Egalité avaient promis de se rendre à Bagnolet. La valse ministérielle en a jusqu’ici décidé autrement.

Libération

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