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On vient à peine d’arriver dans le petit musée bruxellois, en fin de journée, de commencer à s’abîmer dans un immense dessin multicolore, l’Etre Capitale, sorte de crâne-monde subdivisé en alvéoles dont on essaye de comprendre la cohérence, quand toutes les lumières s’éteignent. C’est l’artiste lui-même, Michel Goyon, qui dans la pièce d’à côté vient de décider de couper tout l’éclairage, et on mesure aussitôt notre chance d’être ici à cet instant précis : sur une immense table sont étalés 64 grands cahiers formant comme une mosaïque par-dessus laquelle Goyon, petit homme grisonnant à lunettes, vient promener une lampe. Les dessins flamboyants qui s’étendent de cahier en cahier révèlent alors quelques-uns de leurs innombrables secrets minutieusement rehaussés à l’encre phosphorescente, enchevêtrements de vaisseaux, motifs géométriques, organes… Et ce n’est que le début de l’exploration dirigée avec délicatesse par ce monsieur qui se met à tourner sous nos yeux ébahis les pages d’un cahier après l’autre, provoquant ainsi une lente métamorphose des motifs dessinés ou découpés dans le papier. Une cage thoracique, par exemple, dévoile une colonne vertébrale qui devient une succession de wagons dans lesquels, en s’approchant, on distingue une silhouette découpée dans chaque fenêtre. Goyon s’excuse, à ce stade la couche des wagons n’a pas encore été mise en couleur mais il compte bien poursuivre le travail – et nous explique que, d’ailleurs, le train qui surgit ici poursuit
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