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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est excusé dimanche, d’un ton ironique, de ne pas être «en costume» lors d’une cérémonie à Kyiv, référence à sa visite désastreuse à la Maison Blanche fin février, durant laquelle sa tenue lui avait été reprochée. Le dirigeant, qui porte des vêtements aux accents militaires depuis le début de l’invasion russe de février 2022, prononçait un discours pour la remise du prix culturel Taras Chevtchenko. «Désolé, je ne suis pas en costume», a glissé Volodymyr Zelensky dans un léger sourire, provoquant rires et applaudissements de la salle, selon une vidéo publiée dimanche par la présidence ukrainienne.
Le dirigeant avait rencontré fin février à la Maison Blanche son homologue américain Donald Trump, avec qui les relations se sont tendues, lors d’une visite qui avait tourné à l’empoignade. Dès l’arrivée du président ukrainien, en pull et pantalon sombres, Donald Trump avait blagué : «Il s’est fait très élégant aujourd’hui».
Vu de Washington
Une fois dans le Bureau ovale, un journaliste d’une chaîne de télévision conservatrice, Brian Glenn, avait demandé avec dédain à Volodymyr Zelensky pourquoi il ne portait pas de costume, et s’il en possédait même un. «J’en porterai une fois que cette guerre sera finie», avait répondu le président ukrainien à ce reporter, également compagnon d’une élue républicaine connue pour ses outrances, Marjorie Taylor Greene. La question du journaliste avait été très partagée, et moquée, sur les réseaux sociaux.
Donald Trump était agacé que Volodymyr Zelensky ne porte pas de costume contrairement à ce qui lui avait été demandé, a rapporté le média Axios en citant des sources anonymes. La réunion au Bureau ovale avait donné lieu à une joute verbale entre Donald Trump, son vice-président JD Vance, et Volodymyr Zelensky. Le président américain, en colère, avait menacé son invité de «laisser tomber» l’Ukraine et JD Vance l’avait accusé d’avoir «manqué de respect aux Etats-Unis».
Donald Trump a depuis quelque peu adouci son ton, mais Washington a suspendu cette semaine l’aide militaire cruciale qu’elle apportait à Kiev, ainsi que le partage de renseignements. Le président américain, en rupture avec ses prédécesseurs, a tendu la main à la Russie, avec laquelle il est, selon lui, «plus facile» de traiter.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé avoir été surpris par la virulence de l’altercation à la Maison Blanche, dans une interview diffusée dimanche. «Je n’en croyais pas mes yeux et mes oreilles», a-t-il dit, sourire aux lèvres, au journaliste russe Pavel Zaroubine. «En termes de diplomatie, cela n’était jamais arrivé», a estimé Dimitri Peskov. Il a ajouté que cela s’était peut-être déjà produit «dans l’Antiquité», quand un «chef d’État, qui se rendait quelque part en visite, avait la tête tranchée ou était fait prisonnier». «Mais même au Moyen-Âge, je crois, il n’y avait rien eu de tel.»
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