Menace de guerre : en cinq ans, les importations d’armes des Etats européens membres de l’Otan ont doublé

Menace de guerre : en cinq ans, les importations d’armes des Etats européens membres de l’Otan ont doublé

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Face à la menace de la guerre, l’Europe prépare sa défense. Selon un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié ce lundi 10 mars, les importations d’armes des Etats européens membres de l’Otan ont plus que doublé ces cinq dernières années. Sur la période 2020-2024, elles ont précisément bondi de 105% par rapport à 2015-2019, «reflétant le réarmement général en Europe en réponse à la menace de la Russie», relèvent les auteurs du rapport. Cet état des lieux intervient au moment où les Etats de l’Union européenne affichent leur volonté de renforcer les capacités de défense du continent face au désengagement américain annoncé par Donald Trump.

Problème : la dépendance des Européens vis-à-vis de l’armement américain s’est accrue sur la période donnée, Washington ayant fourni 64% des armes achetées par l’Europe, contre 52% en 2015-2019. «Face à une Russie de plus en plus belliqueuse et à des relations transatlantiques sous tension pendant la première présidence Trump», les Etats européens de l’Otan ont tenté de «réduire leur dépendance aux importations d’armes et renforcer l’industrie européenne de l’armement», déclare Pieter Wezeman, chercheur principal au sein du programme «Transfert d’armes» du Sipri, cité dans un communiqué. «Mais la relation transatlantique en matière d’approvisionnement en armes est profondément ancrée. Les importations en provenance des Etats-Unis ont augmenté et les Etats européens de l’Otan ont commandé près de 500 avions de combat et de nombreuses autres armes aux Etats-Unis», ajoute-t-il.

La France est peu dépendante des Etats-Unis, souligne le chercheur, mais d’autres grands pays comme l’Italie ou le Royaume-Uni achètent des avions furtifs F35 ou des systèmes de défense antiaérienne Patriot aux Américains, complexes à substituer rapidement. Les Pays-Bas, la Belgique ou le Danemark, en proie à des tensions avec les Etats-Unis sur l’avenir du Groenland, sont encore plus dépendants de l’armement américain. «Changer demanderait un investissement politique et financier énorme, rappelle Pieter Wezeman. L’acquisition d’armes prend de nombreuses années, bien souvent plus que la durée du mandat d’un président américain.»

Dans ce contexte, pour la première fois en vingt ans, l’Europe est devenue le principal client des Etats-Unis, représentant 35% des exportations américaines sur 2020-2024, devant le Proche-Orient (33 %). Le premier pays client reste cependant l’Arabie Saoudite. Quant à l’Ukraine, elle est devenue le premier importateur mondial d’armes sur la période 2020-2024. Les Etats-Unis ont pour leur part consolidé leur place de premier exportateur (43% des exportations mondiales), devant la France. Paris a triplé ses exportations en Europe par rapport à la période 2015-2019, principalement en raison de la vente de Rafale à la Grèce et à la Croatie, et de la fourniture d’armes à l’Ukraine.

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La Russie est troisième exportateur mondial d’armes mais la chute de ses exportations (moins 64%) s’est accélérée avec l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Outre ses besoins propres, Moscou a subi l’effet des sanctions internationales et la pression des Etats-Unis et de ses alliés pour ne pas acheter d’armes russes, selon Pieter Wezeman. Au Proche-Orient, malgré la guerre dans la bande de Gaza, les importations d’armes par Israël sont restées stables entre 2015-2019 et 2020-2024, selon le Sipri.

Libération

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