En Martinique et Guadeloupe, les vies brisées par le chlordécone seront-elles indemnisées ?

En Martinique et Guadeloupe, les vies brisées par le chlordécone seront-elles indemnisées ?

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La banane martiniquaise, Patrick Dantin la connaît par cœur. Pendant plus de trois décennies, cet ouvrier agricole, aujourd’hui âgé de 61 ans, a été l’homme à tout faire sur plusieurs exploitations de l’île. «Coupe et protection de la banane, transport… dans les champs, je faisais un peu tout», retrace-t-il aujourd’hui au téléphone. Environ deux fois par semaine lors de ses premières années de travail, Patrick Dantin était aussi chargé d’appliquer au pied des bananiers du Curlone, nom commercial d’un pesticide à base de chlordécone. Sans protection ni précaution particulières. Le produit était magique, d’une efficacité folle pour lutter contre le charançon, un petit coléoptère nuisible pour les bananiers. «On ne m’a jamais dit que ça pouvait être dangereux. De toute façon, j’avais une famille à nourrir, il fallait que je travaille et les patrons nous disaient clairement que si on refusait de faire quelque chose, on était remplacés.»

En 1993, le pesticide a officiellement été interdit aux Antilles par les autorités sanitaires en raison de son danger pour l’humain. Patrick Dantin n’y a pendant longtemps plus pensé. Jusqu’à «un beau jour de 2019» où il est rentré du travail épuisé. Fatigue, étourdissements, baisse de tension, maux de tête… Par la suite, les symptômes se multiplient. Les médecins lui diagnostiquent une maladie de Waldenström, un cancer du sang assez rare (1 317 nouveaux cas sur le territoire national en 2018 selon Santé publique France) à l’o

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